Tournage à domicile pour Robert Guédiguian

Le Parisien, France
Samedi 26 Juillet 2014

Tournage à domicile pour Robert Guédiguian

par Sébastien Thomas

C’EST CE QUI S’APPELLE « jouer à domicile ». Robert Guédiguian,
habitant de Montreuil, tournait hier, dans la commune, les scènes de
son dernier film, « Une histoire de fous », avant de partir à
Marseille (Bouches-du-Rhône) la semaine prochaine. Le scénario raconte
la saga d’une famille arménienne qui s’étend depuis le génocide de
1915 jusqu’au milieu des années 1990. Luxe suprême, le cinéaste est
venu travailler… à pied durant trois semaines.

L’épicerie orientale est plus vraie que nature. A l’intérieur, il y a
des épices, des légumes, des fruits… bref, tout ce qu’on trouve dans
une épicerie. Et pourtant, ce n’est qu’un décor de cinéma. L’ancien
hammam, complètement réaménagé, est situé rue Etienne-Marcel à
Montreuil. « La voie n’est pas fermée à la circulation automobile ni
piétonnière, si bien que certains passants sont entrés à l’intérieur,
persuadés qu’il s’agissait d’un vrai commerce », pouffe Ariane
Ascaride, comédienne et compagne du réalisateur.

L’actrice fétiche de Robert Guédiguian habite la même maison depuis
vingt-six ans à Montreuil, vers la Croix-de-Chavaux. « Cette ville a
une me et une vraie culture, souligne-t-elle. Et même si le tournage
se déroule dans une rue ouverte à la circulation, les gens sont très
compréhensifs quand on leur demande d’attendre la fin du tournage
d’une scène pour redémarrer leur voiture. » Ce tournage extérieur est
un parti pris artistique assumé par le metteur en scène. « Je n’aime
pas travailler en studio, ça manque de vie, détaille-t-il. Alors
certes, il y a des problèmes de bruit et de lumière à régler, mais ça
donne une atmosphère plus spontanée et cela se voit à l’écran. »
D’autant que les habitants jouent volontiers le jeu. « Le voisin d’à
côté nous a confié ses clés pour qu’on puisse installer des éclairages
à l’étage, ceux d’en face ont accepté qu’on aménage leur façade afin
que le décor de fond soit cohérent, bref, ça se passe très bien »,
sourit-il.

La proximité est autant appréciée par les équipes que par les acteurs
qui viennent travailler en métro. Parmi eux, Simon Abkarian : «
J’habite le XIX e et c’est un vrai plaisir de rentrer chez soi le
soir. Comme je connais les temps de trajet, ça me permet de dormir
plus longtemps, assure-t-il. De manière générale, je n’aime pas trop
tourner loin de chez moi. »

Au-delà du fait qu’il habite à côté, Robert Guédiguian n’a pas choisi
la commune par hasard. « On trouve encore dans cette ville des
endroits qui sont restés un peu figés dans les années 1980, et c’est
ce qu’on recherchait », souligne-t-il. Le tournage se poursuit jusqu’à
la fin septembre. Le film devrait sortir l’année prochaine à
l’occasion de la commémoration du centenaire du genocide.

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

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Emil Lazarian

“I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS