Turquie : justice pour Hrant Dink

NEWS Press
4 juillet 2007

Turquie : justice pour Hrant Dink

par Amnesty International

Amnesty International demande que soient pris en compte tous les
éléments ainsi que les circonstances de la mort de Hrant Dink,
journaliste turco-arménien, lors du procès des dix-huit personnes
accusées d’avoir été impliquées dans son assassinat. Ce procès
s’ouvre ce lundi 2 juillet à Istanbul. Hrant Dink a été abattu le 19
janvier 2007. L’affaire sera jugée à huis clos devant le tribunal
pénal n° 14 de Besiktas, l’un des accusés étant mineur au moment des
faits.

« Les autorités turques doivent veiller à ce que, lors de l’examen du
dossier, aucune piste ne soit négligée. Toutes les personnes
impliquées dans le meurtre de Hrant Dink – celles qui ont été
impliquées de manière active dans la planification et l’exécution de
l’agression fatale, ainsi que celles qui ne l’ont pas empêchée –
doivent être jugées, a déclaré Andrew Gardner, chargé de recherche
pour la Turquie auprès d’Amnesty International.

« Le meurtre de Hrant Dink s’est produit dans un contexte
d’intolérance à la liberté d’expression de plus en plus marqué. »

Amnesty International considère que Hrant Dink a été pris pour cible
en raison de son travail de journaliste et parce qu’il défendait la
liberté d’expression et prônait l’universalité des droits humains. Il
avait été poursuivi à de nombreuses reprises au titre de l’article
301 du Code pénal, qui rend passible d’inculpation le fait de «
dénigrer l’identité turque ». L’auteur présumé des coups de feu à
l’origine de la mort du journaliste aurait déclaré avoir tué Hrant
Dink après l’avoir entendu à la télévision tenir des propos «
dénigrant l’identité turque ».

Hrant Dink avait reçu des menaces de mort pendant plusieurs mois
avant sa mort. Il l’avait signalé au procureur général de Sisli à
Istanbul. Selon certaines informations, l’une des personnes
poursuivies en lien avec la mort du journaliste serait un informateur
de la police qui aurait averti les policiers à plusieurs reprises des
projets d’assassinat visant Hrant Dink dans les mois qui ont précédé
sa mort. Néanmoins, les autorités n’ont pas pris les mesures
nécessaires pour assurer la protection du journaliste.

Avant l’ouverture de l’enquête sur la mort de Hrant Dink, le chef de
la police d’Istanbul a fait une déclaration selon laquelle le meurtre
de Hrant Dink n’avait pas de caractère politique et n’avait pas été
organisé, mais qu’il était le fait d’un tueur isolé, mû par des
sentiments nationalistes. Amnesty International craint qu’une telle
déclaration, peu de temps après les faits, ait non seulement mis en
péril l’impartialité de l’enquête ouverte ensuite, mais illustre
aussi la réticence des autorités à prendre en compte la pleine
dimension de l’affaire.

Amnesty International est également préoccupée par les images
diffusées dans les médias, montrant des agents de la force publique
posant devant un drapeau turc avec le tueur présumé, comme s’il était
un « héros ». Ce type d’images contribue à renforcer l’idée selon
laquelle certains organes chargés du maintien de l’ordre public ne
sont pas objectifs. Bien qu’un certain nombre de fonctionnaires aient
été démis de leurs fonctions pour avoir fait preuve de négligence ou
avoir failli à leur mission, Amnesty International n’a pas eu
connaissance de poursuites engagées à leur encontre.

Amnesty International envoie un représentant à Istanbul pour le
premier jour d’audience devant le tribunal pénal.

Turquie : le proces des assassins de Dink

Ouest-France
3 juillet 2007 mardi
Toutes Edition

Turquie : le procès des assassins de Dink

par Burçin GERÇEK

ISTANBUL (de notre correspondante).- « Nous ne voulons pas d’une
Turquie où les assassins peuvent circuler librement dans les rues ! »
Scandant ce slogan, près de 2500 personnes étaient rassemblées, lundi
matin, près du tribunal d’Istanbul où s’est ouvert le procès des
meurtriers présumés de Hrant Dink. Le rédacteur en chef d’Agos avait
été tué de trois balles tirées à bout portant, le 19 janvier dernier,
devant le siège de cet hebdomadaire bilingue arméno-turc.

Négligences des forces de l’ordre

En dehors d’Ogun Samast, un chômeur de 17 ans qui a reconnu être le
tireur, et des ultranationalistes Yasin Hayal et Erhan Tuncel,
organisateurs présumés de l’assassinat, 15 autres personnes se
trouvent sur le banc des accusés. Mais pour les avocats de la famille
Dink, le dossier a été bclé: il tait les graves négligences, frôlant
la complicité, des forces de l’ordre et ne désigne pas les vrais
commanditaires.

L’enquête a pourtant démontré que les indics de la police et de la
gendarmerie avaient alerté 17 fois sur les préparatifs de
l’assassinat, sans que les forces de l’ordre ne prennent une seule
précaution. De surcroît, les gendarmes qui ont arrêté Samast ont été
filmés le traitant en héros, posant avec lui devant le drapeau turc.
Déjà impliqués dans l’attentat contre un Mc Donalds, les deux
commanditaires du meurtre avaient été très vite relchés dans le
passé. « Un groupe au sein de la police, dont je ne sais s’il est
légal ou illégal, nous a contrôlés. Si nous avons été utilisés pour
le service de l’État, n’est-il pas du devoir de l’État de protéger
nos droits ? » a écrit Hayal, en mai, aux procureurs.

Mais aucun de ces points ne figure dans le dossier d’accusation. Veli
Kuçuk, général en retraite qui avait menacé Dink avant sa mort et qui
est soupçonné d’avoir des liens avec des attentats imputés aux
milieux nationalistes, a aussi été exclu de la procédure.

Hrant Dink avait tenté de briser les tabous en s’exprimant sur des
sujets brûlants, dont le génocide arménien qu’Ankara refuse de
reconnaître. Mais les tabous, surtout en ce qui concerne « l’État
profond » (terme pour désigner la nébuleuse criminelle et
nationaliste incrustée dans l’appareil étatique) ont la peau dure en
Turquie. « Ce procès porte aussi sur la question de savoir dans quel
type de pays nous voulons vivre », a déclaré Fethiye Cetin, avocate
de la famille.

Azerbaidjan exige la liberation de territoires occupes par l’Armenie

RIA Novosti, Russie
2 juillet 2007

L’Azerbaïdjan exige la libération de ses territoires occupés par l’Arménie
16:11 | 02/ 07/ 2007

BAKOU, 2 juillet – RIA Novosti. Afin d’éviter une nouvelle guerre
pour le Haut-Karabagh, l’Arménie doit libérer de bonne grce cette
province de l’Azerbaïdjan, estime le président azerbaïdjanais Ilham
Aliev.

"L’Azerbaïdjan est actuellement le pays le plus fort de la région sur
le plan militaire, et nos voisins devraient en tenir compte.
L’Arménie doit retirer de bonne grce ses troupes du territoire
azerbaïdjanais. C’est seulement alors que l’on pourra prévenir une
nouvelle guerre", rapporte l’agence Azerbaijan News, citant M. Aliev.

Selon le président, l’Azerbaïdjan ne tolérera jamais l’occupation de
ses territoires et ne tardera pas à les libérer par tous les moyens
dont il dispose, y compris par les armes.

"Nul d’entre nous ne veut de pertes, mais l’Azerbaïdjan retrouve ses
forces, prêt à engager toute opération à tout moment. Nous ne
laisserons pas la situation actuelle s’éterniser", a déclaré M. Aliev
lors d’une cérémonie de promotion d’officiers de l’Académie
azerbaïdjanaise de police.

Hrant Dink: debut du proces des meurtriers presumes

L’Express, France
2 juillet 2007

Hrant Dink: début du procès des meurtriers présumés
LEXPRESS.fr

Le procès des meutriers présumés du journaliste turc d’origine
arménienne, Hrant Dink, s’ouvre aujourd’hui à Istanbul. Alors que
l’accusé proche de l’ultra-nationalisme comparaît, la partie civile
relève des manquements policiers dans cette affaire de meurtre
politique.

Le procès des meurtriers présumés du journaliste turc d’origine
arménienne Hrant Dink, dont l’assassinat avait bouleversé la Turquie
en janvier, s’est ouvert aujourd’hui à huis-clos devant un tribunal
d’Istanbul.

"Nous sommes tous Hrant Dink, nous sommes tous Arméniens"
Le procès s’est ouvert avec presque deux heures de retard, entouré de
strictes mesures de sécurité par les forces de l’ordre qui avaient
bouclé la rue menant au tribunal de Besiktas, dans le centre
d’Istanbul. Quelque 2.500 manifestants, la plupart vêtus en noir, se
sont rassemblés sur une place avoisinante autour d’une banderole sur
laquelle on pouvait lire: "Nous sommes tous témoins. Nous voulons la
justice". La foule a applaudi l’arrivée de la veuve du journaliste,
Rakel, qui a participé brièvement à la manifestation, se joignant aux
chants proclamant "Nous sommes tous Hrant Dink, nous sommes tous
Arméniens".

Une intentionnelle négligence de la police et de la gendarmerie?
Les avocats de la partie civile avaient fait savoir lors d’une
conférence de presse vendredi que la procédure risquait de laisser
dans l’ombre des éléments cruciaux de l’affaire, d’autres
protagonistes, notamment des forces de l’ordre, n’étant pas
poursuivis. L’organisation responsable du meurtre ne comprend pas
"que" les accusés, a déclaré devant le tribunal Fahriye Cetin,
l’avocate de la famille Dink. "Il y a une négligence de la police et
de la gendarmerie que l’on pourrait qualifier d’intentionnelle,"
a-t-elle estimé. L’avocate avait déclaré vendredi : "Les forces de
sécurité en activité à Trabzon, où le meurtre a été planifié, à
Istanbul, où il a été exécuté, et à Ankara, où les renseignements
sont rassemblés, n’ont pas été incluses dans le dossier, alors que
leurs liens avec les suspects, le non accomplissement de leur devoir,
leur dissimulation de preuves et même leur apologie du crime et du
criminel ont été établis".

Assassiné par un mineur ultra-nationaliste
Au premier rang des accusés figure Ogün Samast, chômeur de 17 ans
originaire de Trabzon au nord-est, et proche des milieux
ultra-nationalistes de cette ville, d’où sont originaires la plupart
les 17 autres prévenus. C’est lui qui, de son propre aveu, a abattu
de deux balles dans la tête et une dans le cou Hrant Dink le 19
janvier à Istanbul, devant les locaux de l’hebdomadaire bilingue
turc-arménien Agos, que dirigeait le journaliste. Le ministère public
a requis à son encontre de 18 à 24 ans de prison pour meurtre, ainsi
que de 8,5 ans à 18 ans de prison pour port d’arme illégal et
appartenance à une organisation terroriste.

Aux côtés de Samast, les deux dirigeants de l’organisation et
commanditaires de l’assassinat -selon l’acte d’accusation-, Yasin
Hayal et Erhan Tuncel, encourent des peines de prison à vie
incompressibles. Hayal a déjà passé 11 mois en prison pour un
attentat à la bombe visant un restaurant McDonald’s à Trabzon, qui
avait fait six blessés en 2004. Il est également poursuivi pour avoir
proféré des menaces à l’encontre du prix Nobel de littérature 2006
Orhan Pamuk, connu pour ses positions contestataires sur la question
arménienne. Des peines allant de 7,5 ans à 35 ans de prison ont été
requises contre 15 autres comparses supposés, selon leur degré
d’implication dans l’assassinat.

Hrant Dink, qui militait pour une réconciliation entre Turcs et
Arméniens, s’était attiré la haine des cercles nationalistes pour
avoir ouvertement qualifié de génocide les massacres d’Arméniens
commis en Anatolie entre 1915 et 1917, une qualification rejetée par
la Turquie.

Un Armenien en renaissance

L’Express, France
18 juin 2007

Un Arménien en renaissance

de notre correspondante Nükte V. Ortaq

Hrant Dink dirige un journal arménien. Son but: rendre sa fierté à sa
communauté. Et s’il est critique envers les autorités d’Ankara, il
l’est aussi envers la diaspora

«Qu’est-ce qui est le plus important pour la Turquie? Qu’elle se
démocratise? Ou qu’elle reconnaisse le génocide arménien?» interroge
Hrant Dink, directeur de la rédaction d’Agos, un hebdomadaire
arménien publié depuis six ans à Istanbul. Cette question obsède ce
petit homme bouillonnant de 49 ans, qui mène une véritable révolution
culturelle au sein de la communauté arménienne de Turquie. Le mois
dernier, pour la première fois après vingt ans d’attente, il a enfin
été autorisé à se rendre à l’étranger. Son nouveau passeport lui a
permis de participer à un congrès sur les relations turco-arméniennes
organisé à l’université du Michigan. En compagnie de plusieurs
personnalités telles que l’historien Vahakn Dadrian, Taner Akçam et
Richard Hovhannisyan, le journaliste turc Cengiz Candar ou le
politologue Baskin Oran. «J’ai été très impressionné par tous ces
intellectuels, confie le patron d’Agos. Je voudrais qu’ils viennent
en Turquie, qu’ils voient comment nous vivons ici, qu’ils discutent
avec des universitaires turcs.» Mais la plupart des historiens
arméniens-américains hésitent à faire le voyage.

Si la Turquie ne se démocratise pas, l’Arménie ne sera jamais en
sécurité

Né à Malatya, capitale de l’abricot, blottie au c`ur du plateau
anatolien, passionnant et passionné, Dink se bat sur plusieurs
fronts. Et c’est ce qui fait son originalité. Il n’appartient à
aucune chapelle. Il n’a pas hésité, l’an passé, à venir, sur les
plateaux de télévision, rappeler les injustices faites aux Arméniens,
au moment même où les Turcs descendaient en nombre dans la rue pour
protester contre l’adoption par le Parlement français d’une loi
reconnaissant le génocide. En demandant, en direct, aux
parlementaires qui participaient à la même émission quand l’Assemblée
nationale d’Ankara avait, pour la dernière fois, abordé le problème
de la minorité arménienne. Jamais, évidemment, d’où le silence gêné
de ses interlocuteurs…

«Seul le dialogue nous sauvera»
S’il critique les autorités turques, Dink juge aussi sévèrement ceux
qui, en France ou aux Etats-Unis, exploitent les massacres arméniens
à des fins électorales. «Il ne faut pas chercher l’identité
arménienne parmi les tombes de 1915. Je porte ma douleur en moi, au
quotidien.» A ses coreligionnaires occidentaux qui affirment que les
Arméniens de Turquie ont peur, il lance cette invite: «Venez ici, je
suis prêt à discuter.» Car il se sent fier d’être un Arménien de
Turquie. Et il se veut, avec son journal, le porte-drapeau d’une
renaissance de cette communauté.

Dans ce pays, les Arméniens, montrés du doigt et conspués dans les
années 1970 à cause des attentats de l’Asala, se sont longtemps fait
les plus discrets possible. Ils évitaient de répondre aux insultes
des journaux qui les accusaient, sans preuve, de soutenir les Kurdes
et leur chef, Abdullah Öcalan, qu’un ministre de l’Intérieur
n’hésitera pas à traiter de «graine d’Arménien»… C’est dans ce
contexte qu’est né Agos. Cet hebdomadaire bilingue, arménien et turc,
est aujourd’hui vendu à 6 000 exemplaires. «Il fallait que les
Arméniens se défendent!» tonne Dink. Avec ses éditorialistes, dont
l’historien Taner Akçam et le politologue Baskin Oran, ses 30 jeunes
journalistes, l’hebdomadaire souffle un vent de fraîcheur sur une
communauté de 70 000 mes.

Tout ne se passe pas sans accrocs. Ainsi, le journal fut saisi l’an
passé pour avoir écrit que «les lois [sur le génocide, NDLR]
cesseront d’être un problème lorsque la Turquie respectera la douleur
créée par le 24 avril [date symbolique du début des massacres de
1915]». Dink, auquel le ministère public avait intenté un procès, fut
heureusement innocenté. Il en faudrait d’ailleurs bien davantage pour
décourager cet homme qui a fait de la renaissance arménienne sa
raison de vivre. «Je mets toute ma force dans l’amélioration des
relations turco-arméniennes, dit-il. Si la Turquie ne se démocratise
pas, l’Arménie ne sera jamais en sécurité.» Il est convaincu que la
Turquie peut être une chance pour le jeune Etat au bord de
l’asphyxie. «Même si cela peut paraître utopique, l’Arménie aura
vraisemblablement demain, grce à la Turquie, la chance de compter un
voisin appartenant à l’Union européenne.» Et d’ajouter, avec
insistance: «Seul le dialogue nous sauvera.»

dossier/turquie/dossier.asp?ida=325494

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

http://www.lexpress.fr/info/monde/

Un proces historique

Radio Canada
2 juillet 2007

Un procès historique

Le procès du présumé meurtrier du journaliste turc d’origine
arménienne Hrant Dink et de ses complices s’est ouvert à huis clos
devant un tribunal d’Istanbul.

Quelque 2500 manifestants se sont réunis devant les portes du
tribunal pour clamer leur solidarité avec le défunt journaliste qui,
jusqu’à son assassinat en janvier, aura été poursuivi durant des mois
par des menaces de mort pour avoir défendu la réalité du génocide
arménien commis entre 1915 et 1917.

L’ge du principal accusé, un jeune homme de 17 ans, explique la
décision de tenir le procès à huis clos. Ogün Samast, chômeur et
proche des milieux ultranationalistes, aurait, de son propre aveu,
abattu de trois balles Hrant Dink le 19 janvier à Istanbul, devant
les locaux de l’hebdomadaire bilingue turc arménien Agos, que
dirigeait le journaliste. Il soutient l’avoir tué pour des propos
visant à « dénigrer l’identité turque » qu’il aurait prononcés à la
télévision.

Dix-sept autres personnes sont accusées de différents chefs de
complicité.

Amnesty International, qui a envoyé un de ses représentants pour ce
premier jour de procès, craint, tout comme les avocats de la partie
civile, que la procédure ne laisse dans l’ombre des éléments cruciaux
de l’affaire.

L’organisation de défense des droits de la personne rappelle que
d’autres protagonistes, notamment issus des forces de l’ordre, ne
font pas jusqu’ici l’objet de poursuites.

Plusieurs journaux turcs ont rapporté lundi les propos de l’un des
principaux suspects, Yasin Hayal, qui expliquait que lui et ses
compagnons avaient tué Dink selon un ordre donné par des policiers.

« Je ne sais pas si c’était légal ou illégal, mais une chose est
certaine : il y avait un groupe au sein de la police qui nous
contrôlait », a-t-il écrit dans une lettre adressée aux procureurs,
dans des propos rapportés par le quotidien Radikal.

La police n’a pas réagi à ces accusations.

La Turquie hanté par son passé

Amnesty International considère que Hrant Dink a été pris pour cible
parce qu’il défendait la liberté d’expression. Le journaliste avait
été poursuivi à trois reprises par le passé au titre de l’article 301
du Code pénal turc, qui rend passible d’inculpation le fait de «
dénigrer l’identité turque ».

« Bien sûr, je dis que c’est un génocide, parce que le résultat
identifie ce que c’est et lui donne un nom. Vous pouvez voir qu’un
peuple qui a vécu sur ces terres pendant quatre mille ans a disparu.
», déclarait à Reuters Hrant Dink, peu avant d’être poursuivi pour
une troisième fois, en septembre 2006.

Plus de 100 000 personnes avaient assisté à son enterrement, en signe
de solidarité face aux violences des ultra-nationalistes.

La Turquie a jusqu’ici reconnu que des massacres d’Arméniens ont été
commis entre 1915 et 1917, mais les inscrit dans le contexte
d’affrontement inter-ethniques entre Turcs musulmans et Arméniens
chrétiens à la chute de l’Empire ottoman et refuse donc d’en
reconnaître le caractère planifié, ou génocidaire.

Les partisans de Hrant Dink reclament une justice impartiale

L’Express, France
2 juillet 2007

Les partisans de Hrant Dink réclament une justice impartiale
Reuters

Un millier de manifestants ont réclamé justice lundi à Istanbul
devant le tribunal où doivent être jugés 18 suspects dans le cadre de
l’assassinat de l’intellectuel turc d’origine arménienne Hrant Dink.

Ce dernier a été tué par balles en janvier par un jeune homme de 17
ans, qui a reconnu les faits. Le journaliste et écrivain avait
auparavant publié des textes sur le génocide arménien, contesté par
Ankara, en 1915, provoquant la colère des nationalistes turcs.

Plus de 100.000 personnes avaient assisté à son enterrement, en signe
de solidarité face aux violences des ultra-nationalistes.

"Tous unis contre le fascisme !", scandaient les manifestants devant
le tribunal dans le quartier de Besiktas, alors que commençait la
première audience.

La sécurité a été renforcée, avec la présence d’un demi-millier de
policiers.

Les avocats de Dink ont estimé que l’enquête sur sa mort n’avait pas
été correctement menée et ont mis en doute l’indépendance du
tribunal.

Ils craignent notamment l’implication dans le dossier de membres
ultra-nationalistes présents au sein de l’administration et de
l’appareil sécuritaire, en mesure de détourner la loi pour servir
leurs intérêts.

POSE HÉROÏQUE

Plusieurs journaux turcs ont rapporté lundi les propos de l’un des
principaux suspects, Yasin Hayal, qui expliquait que lui et ses
compagnons avaient tué Dink selon un ordre donné par des policiers.

"Je ne sais pas si c’était légal ou illégal, mais une chose est
certaine : il y avait un groupe au sein de la police qui nous
contrôlait", a-t-il écrit dans une lettre adressée aux procureurs,
dans des propos rapportés par le quotidien Radikal.

"Bien que vous ayez vu ceci, vous n’avez pas protégé nos droits.
Alors je vous le demande : si nous avons été utilisés pour le service
de l’Etat, n’est-il pas du devoir de l’Etat de protéger nos droits ?"

La police n’a pas réagi à ces accusations.

Plusieurs responsables de la police, dont le chef des renseignements
d’Istanbul, ont été renvoyés ou mutés à cause de leur traitement de
l’affaire Dink.

Peu après sa mort, un enregistrement vidéo avait été diffusé,
montrant l’assassin présumé prenant une pose héroïque au milieu de
membres des forces de sécurité qui semblaient le féliciter.

Dink travaillait à la compréhension mutuelle entre Turcs et
Arméniens. Il avait reçu de nombreuses menaces de mort, mais n’avait
pas bénéficié d’une véritable protection policière.

Ses écrits sur le génocide arménien par les Ottomans ont touché un
point sensible en Turquie, où la position officielle est qu’un grand
nombre de Turcs musulmans et d’Arméniens chrétiens sont morts lors
d’affrontements ethniques à la chute de l’Empire ottoman.

Six People Killed By Turkish Policemen During Last Week

SIX PEOPLE KILLED BY TURKISH POLICEMEN DURING LAST WEEK: ONE OF
POLICEMEN COMMITS SUICIDE

ARDVIN, JULY 5, NOYAN TAPAN. Ahmed Ishan Ayan, a collaborator of the
police, killed his wife, his son, and two fellow-workers in the Murgul
region of Ardvin on July 3. Another policeman killed a woman in Manisa.
This information was provided by the Daily Hyurriyet.

Ahmed Ishan Ayan, a 38 year-old policeman, killed his colleague, the
34-year-old Zuhtu Avshar, discharging all the bullets of the ammunition
belt of his official pistol upon her for unknown reasons at 23:30
Turkish time on July 3. After this case the 38-year-old policeman was
detained and brought to the police station.

The police interrogated Ahmed Ishan Ayan throughout the night and
decided to inform his wife about this case. When they entered Ayan’s
appartment, they discovered the corpses of his wife, the 33 year-old
Sibel Ayan, and his son, the 5 year-old Oguzhan Ayan, with numerous
fire-arm injuries.

On the ocassion of this case the police collaborators decided to
interrogate the neighbour of the murderer policeman, who was also a
policeman, the 31 year-old Suleyman Kaygszin. However, they found the
latter’s corpse. It is mentioned that the author of this murder is the
same person: Ahmed Ishan Ayan, the 38 year-old policeman. The police
continues the investigation in order to reveal the reasons for the
murders.

At the same time, it is mentioned that another policeman killed a 31
year-old woman in Manisa with his official pistol, then committed
suicide with the same pistol.

It should also be mentioned that about a week ago a 20-year-old young
man was killed by a policeman during an argument in Istanbul.

La Turquie juge les assassins de Hrant Dink

Libération, France
3 juillet 2007 mardi

La Turquie juge les assassins de Hrant Dink

par DURAN Ragip

Le procès a débuté hier, mais l’entourage du journaliste dénonce une
enquête tronquée.

Istanbul de notre correspondant "Nous sommes tous témoins et nous
voulons la justice", clame la banderole déployée devant le tribunal
par quelque deux mille manifestants pour la plupart vêtus de noir.
Certains portent des pancartes "Nous sommes tous Hrant Dink, nous
sommes tous Arméniens". Le directeur d’Agos, ("le sillage") principal
hebdomadaire arménien de Turquie, avait été abattu par balles le 19
janvier. Sa mort avait bouleversé le pays et plus de 100 000
personnes avaient défilé pour les funérailles de cet intellectuel qui
depuis des années menait bataille pour inciter ses concitoyens turcs
à affronter la question du génocide arménien de 1915. Huis clos. Le
procès des assassins s’est ouvert hier devant la cour d’assises de
Besiktas, sur la côte européenne du Bosphore.

Ils sont dix-huit sur le banc des accusés, dont Ogün Samast, 17 ans,
originaire de Trabzon (nord), chômeur proche des milieux
ultranationalistes, accusé d’être l’auteur matériel du crime. Il
avait reconnu les faits deux jours après son arrestation. Mais hier
dès le début de l’audience, qui se déroule à huis clos en raison de
son ge, il a revendiqué son "droit au silence". Il risque jusqu’à
vingt-quatre ans de prison. A ses côtés Yasin Hayal, 26?ans, et Erhan
Tuncel, 28 ans, les deux dirigeants du groupuscule et présumés
maîtres d’ uvre du complot, encourent la prison à vie. Le premier
avait été déjà été condamné pour un attentat contre un McDonald’s en
2004. Le second, considéré comme "le cerveau" de la bande, était
aussi un informateur de police qui par deux fois en 2006 avait averti
les forces de sécurité du projet. Mais aucune mesure n’avait été
prise par les autorités de Trabzon, grand port de la mer Noire et
bastion nationaliste. "Les documents de police montrent bien que
l’assassinat était préparé depuis au moins un an et que les services
de renseignements étaient au courant de tous ces préparatifs",
accusent les avocats et la famille de Dink, qui depuis des mois
dénoncent "les évidentes carences" d’une enquête tronquée sous la
pression de "certains milieux officiels". "Il y a des hommes
politiques, des militaires actifs ou en retraite qui sont directement
ou indirectement impliqués dans cet assassinat", accuse Fethiye
Çetin, vieille amie de Dink et avocate engagée depuis des années dans
les batailles pour les droits de l’homme. Ainsi, une dizaine de
gendarmes et de policiers, qui avaient posé fièrement devant les
caméras avec l’assassin présumé qui tenait un drapeau turc, ont
seulement été mutés. Mis en cause par les dépositions des accusés, un
dirigeant de Trabzon d’un parti ultranationaliste a juste été
interrogé. Tout comme un colonel en retraite dont le nom avait été
cité dans les procès-verbaux. "Dissimulation". "Les investigations
sur les forces de sécurité en activité à Trabzon où le meurtre a été
planifié, à Istanbul où il a été exécuté et à Ankara où les
renseignements sont rassemblés n’ont pas été incluses dans le dossier
de l’instruction, alors que leurs liens avec les suspects, le
non-accomplissement de leur devoir, leur dissimulation de preuve et
même leur apologie du crime ont été clairement établis", s’indigne
Fethiye Çetin. "Ces enquêtes sont restées séparées alors qu’il faut
les unir pour voir l’ensemble de l’affaire", renchérit Ayse Onal,
collègue de Dink, affirmant que "des gens ont appelé au moins 30 fois
sur le portable de l’assassin présumé, et [ils] n’ont été ni arrêtés
ni même interrogés". Pour Human Rights Watch, l’organisation de
défense des droits de l’homme, "ce procès représente un test crucial
de l’indépendance de la justice turque".

Tigran Torosyan’s message on Constitution Day

Tigran Torosyan’s message on Constitution Day

armradio.am
05.07.2007 11:40

Speaker of RA National Assembly Tigran Torosyan issued a congratulating
message on the occasion of the Constitution Day. The message says,

`Dear compatriots,

I congratulate you on Constitution Day. It is one of the most important
holidays in our country, since the main law determines both the path of
the country and the solution of every citizen’s problems. The
Constitution, amended two years ago, has been recognized by respected
international structures as fully corresponding to international
structures and has created qualitatively new opportunities for
deepening of democracy, defense of human rights, rule of law and for
ensuring the worthy and secure life of our citizens."