Diana Mkrtehyan est passée du vin au cinéma

Ouest-France
lundi 12 août 2013

Diana Mkrtehyan est passée du vin au cinéma

Réalisatrice née en Géorgie, Diana Mkrtehyan, 35 ans, s’est installée
à Caen. Elle y a fondé l’association Arevik, qui promeut la culture
arménienne.

Profil

1978. Nait en Géorgie, dans une enclave arménienne

1993.S’installe à Moscou.

2008. Présente à Cannes son film Gata.

2011. Fonde à Caen l’association Arevik.

« Je vis avec passion et selon mes envies. »Au sortir du lycée à
Moscou, au milieu des années 90, Diana Mkrtehyan aurait pu choisir
entre des études techniques ou de sciences politiques. Elle embrassera
finalement les deux disciplines. « Tout en travaillant comme
rédactrice, j’ai suivi des études spécialisées dans le vin à
l’université pendant cinq ans, puis des études à l’institut politique
de 1998 à 2003. »

Ces expériences lui laissent toutefois un goût d’inachevé. « Je
n’étais pas pleinement comblée », reprend-elle. Le cinéma s’impose
alors comme une évidence. « J’allais pouvoir concilier à la fois mes
envies et mes compétences. »

Diana reprend des études de trois ans à l’Ecole de cinéma de Moscou
qu’elle finance comme journaliste au sein de la prestigieuse radio de
La Voix de la Russie. Elle y réalisera, cinq documentaires dont deux
pour le compte de la 2e chaîne nationale.

La consécration viendra en 2008 avec la fiction Gata,sur le thème
sensible des immigrés arméniens de Moscou. « Je l’ai tourné avec 1 500
¤ en poche », insiste la réalisatrice. Gata est primé plusieurs fois
dans des festivals internationaux. Et comble de bonheur pour une jeune
réalisatrice, il est sélectionné à Cannes dans la catégorie
moyen-métrage.

Elle aurait dû dès lors poursuivre une belle carrière
cinématographique. C’était sans compter sur son caractère «
imprévisible. » « J’ai décidé de tout quitter pour suivre mon mari en
France »,explique-t-elle. Arrivée à Caen, elle fonde en 2011
l’association Arevik où elle continue d’animer bénévolement des cours
d’arménien, sa 2e langue maternelle, ainsi que des activités
culturelles.

La jeune cinéaste n’en oublie pas moins ses amours cinématographiques.
« Je viens d’écrire une nouvelle fiction sur le retour au pays des
Arméniens où j’aborde une fois de plus la question du déracinement. »
Il lui reste maintenant à trouver un financement: « Un mécène privé ou
public, désireux de soutenir un cinéma de qualité, exigeant et à
dimension humaine serait pour le moins le bienvenu. »