Armes Chimiques : Damas Accuse Washington D’Un Scenario A L’Irakienn

ARMES CHIMIQUES : DAMAS ACCUSE WASHINGTON D’UN SCENARIO A L’IRAKIENNE
Stephane

armenews.com
mercredi 3 octobre 2012

Le ministre syrien des Affaires etrangères, Walid Mouallem, a accuse
les Etats-Unis d’oeuvrer a la chute du regime de Damas en se saisissant
du pretexte des armes chimiques comme ils l’ont fait en Irak.

Le ministre a toutefois garde le flou sur la detention d’un tel
arsenal par le regime du president Bachar al-Assad, dans une interview
accordee a la chaîne al-Mayadeen basee a Beyrouth et qui sera diffusee
integralement lundi.

“Cette question (celle des armes chimiques) est une invention
de l’administration americaine”, a indique M. Mouallem qui etait
interviewe au siège de l’ONU a New York en marge des reunions de
l’Assemblee generale.

“Ces armes chimiques en Syrie, si elles existent, et je dis bien
si elles existent, comment est-il possible que nous les utilisions
contre notre propre peuple ? C’est du n’importe quoi”, a-t-il affirme
selon des extraits de l’entretien diffuses par la chaîne, resolument
anti-americaine et anti-israelienne. “Mais, a-t-il precise, cela
ne veut absolument pas dire que la Syrie detient un stock d’armes
chimiques ou qu’elle a l’intention d’utiliser ces armes contre son
peuple (…) c’est une chimère qu’ils ont inventee pour lancer une
campagne contre la Syrie semblable a ce qu’ils ont fait en Irak”.

Vendredi dernier, le secretaire americain a la Defense Leon Panetta a
rapporte que le gouvernement syrien a deplace des armes chimiques pour
les securiser alors qu’il est en guerre contre les rebelles. D’après
les experts, ces stocks datent des annees 1970 et sont les plus
importants du Moyen-Orient avec des centaines de tonnes.

Le regime syrien a reconnu pour la première fois fin juillet posseder
des armes chimiques et a menace de les utiliser en cas d’intervention
militaire occidentale, mais jamais contre sa population. Washington
avait alors qualifie le recours possible aux armes chimiques de
“ligne rouge”.

Les rebelles ont accuse Damas d’avoir deplace certaines de ces armes
aux frontières.

L’argument de Washington de la presence d’armes de destruction massive
en Irak avait servi a justifier l’invasion de ce pays en mars 2003.

Cet argument s’etait ensuite avere faux.

Le ministre Mouallem a egalement affirme que “les Etats-Unis ont
commence a goûter au poison du terrorisme qu’eux-memes soutiennent”,
faisant reference a la mort de l’ambassadeur americain a Benghazi
en Libye le 11 septembre dans une attaque mise sur le compte
d’une manifestation devant le consulat contre le film islamophobe
“L’innocence des musulmans”.

“Il semble qu’ils (les Americains) n’aient pas appris la lecon en
Afghanistan”, a poursuivi le chef de la diplomatie, en reference aux
pertes infligees a l’Otan par les talibans.

Le ministre syrien a repete par ailleurs que la “cle du succès” de
la mission de l’emissaire international, Lakhdar Brahimi, est que les
pays qui “abritent, arment et financent les groupes terroristes armes”
cessent de le faire.

“Le Qatar depense des milliards de dollars en Syrie pour faire
assassiner le peuple syrien, pour detruire l’infrastructure (…) et
pour assassiner les medecins et les ingenieurs”, a-t-il indique.

Damas accuse notamment Ryad, Doha et Ankara de soutenir la rebellion
armee.

“La Turquie est a l’origine de la plupart des (actes de) violences
en Syrie” a indique M. Mouallem, avertissant que “le terrorisme se
retournera contre ceux qui l’exportent”.

Le ministre n’a pas ecarte la promulgation d’un “decret d’amnistie
generale” en vue de la “reconciliation nationale”, affirmant par
ailleurs que la Syrie disposait d’un “stock strategique de ble,
d’aliments et de medicaments qui suffirait pour plusieurs mois”.

La FAO avait affirme que trois millions de Syriens avaient un besoin
urgent de nourriture et d’aide pour les cultures de cereales et le
betail, se fondant sur une etude de l’ONU et du regime syrien.