Arte: Haut-Karabakh, la paix des guerriers

Le Monde, France
17 juin 2007 dimanche

22.55 ARTE;
Haut-Karabakh, la paix des guerriers

Enclave située en Azerbaïdjan, proche de la frontière arménienne à
l’ouest et de l’iranienne au sud, le Haut-Karabakh est un petit
territoire de 5 000 kilomètres carrés, peuplé en majorité
d’Arméniens. Naguère inclus dans l’Union soviétique sous le statut de
région autonome au sein de l’Azerbaïdjan, ce territoire demande en
1988 son rattachement à l’Arménie. La guerre est alors déclenchée
entre l’armée azerbaïdjanaise et les soldats arméniens de la
province. Grce à l’aide de troupes venues d’Arménie, les Azéris sont
repoussés. En 1994, un cessez-le-feu intervient. De 1988 à 1994, la
guerre aura fait près de 30 000 morts et un million de réfugiés.

Depuis, le Haut-Karabakh est contrôlé par l’Arménie. Des négociations
sont entamées dans le cadre du groupe de Minsk, coprésidé par la
France, la Russie et les Etats-Unis, sous l’égide de l’Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Les efforts
diplomatiques en vue d’un règlement se poursuivent. La Russie est la
grande puissance régionale qui soutient l’Arménie, tandis que
l’Azerbaïdjan, situé dans la zone stratégique de la Caspienne, riche
en pétrole et proche de l’Iran, se trouve courtisé par les
Etats-Unis. Le gigantesque oléoduc qui évacue le brut de la Caspienne
vers la Turquie et l’Occident passe à une dizaine de kilomètres de la
ligne de front du Haut-Karabakh : les échanges économiques sont gênés
par la persistance de ce conflit. Malgré ces différentes pressions en
faveur de la paix, les gouvernements arménien et azerbaïdjanais n’ont
pas réussi à trouver les termes d’un accord.

Le film de Vardan Hovhannisyan ne contient malheureusement aucun
élément de contexte. L’auteur, cameraman arménien, ne cache pas son
engagement partisan aux côtés des Arméniens du territoire. Il a
couvert la guerre pour le compte de différentes agences de presse. "
J’ai engrangé beaucoup d’images, mais je n’ai pas compris grand-chose
", explique-t-il au début du film. Douze ans plus tard, il décide de
visionner à nouveau ces images oubliées et de partir à la recherche
des soldats arméniens qu’il avait alors filmés.

Le documentaire retrace la quête de ces survivants, tout en insérant
des images prises pendant la guerre. Les témoignages humains sont
émouvants, tant les anciens combattants restent éprouvés par ce
qu’ils ont vécu. Mais l’admiration pour ces soldats et la vision
unilatérale du conflit nuisent à la compréhension des faits et à
l’intérêt du film.

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Emil Lazarian

“I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS