Portrait. Robert Guediguian L’Armenien

PORTRAIT. ROBERT GUEDIGUIAN L’ARMENIEN
Par Conrard Sophie

La Croix
28 juin 2006

Pour son nouveau film, le cineaste Robert Guediguian quitte Marseille,
sa ville natale et decor de la plupart de ses longs metrages, et se
lance dans un voyage initiatique en Armenie. À 53 ans, il choisit
de se tourner vers le pays de ses aïeux, a travers la quete d’Anna,
envoyee par son père Barsam a la decouverte de ses racines. Le Voyage
en Armenie**, film francais, 2 h 05.

Quand Le Voyage en Armenie a commence a prendre forme, Robert
Guediguian a vite compris qu’il etait en train de realiser l’un des
premiers films sur ce pays. "C’etait une vraie responsabilite, nous
etions obliges d’etre le plus exhaustifs possible: montrer ce qui
va bien et ce qui va mal, varier les decors…", explique-t-il. "Se
representer, c’est exister. C’est extremement important pour cet Etat
minuscule et demuni." Une mission delicate, que l’emotion de tourner
sur la terre de ses origines n’a pas occultee: "J’ai eprouve le choc
des retrouvailles avec mes ancetres en 2001, la première fois que je
suis alle en Armenie. J’ai ete bouleverse de voir combien ces gens
ressemblent a des membres de ma famille…" Le cineaste parle allemand,
sa mère etant d’origine allemande, mais pas armenien, "parce que la
langue paternelle, ca n’existe pas", comme le souligne un personnage
du Voyage. Mais de meme qu’Anna (Ariane Ascaride, sa compagne), forte
tete qui repète a qui veut l’entendre qu’elle n’est pas armenienne,
Robert Guediguian a ete rattrape par ses racines.

Dans son bureau chez Agat Films, sa societe de production, tapisse de
photos de Marseille, de ses films et de ses acteurs fetiches (Ariane
Ascaride, Gerard Meylan, Jean-Pierre Darroussin), le cineaste evoque
avec fierte et serieux son dernier long metrage, tourne avec une
equipe a moitie armenienne (techniciens et comediens). Y compris
lorsque ses yeux bleus et sa moustache sourient a l’idee d’une
"petite provocation" destinee au public armenien, dont il attend
la reaction avec impatience: une scène où une jeune fille, Schake,
seduit un homme. Ce personnage central dans le periple d’Anna est
porte avec vigueur par une etonnante jeune femme. Lyceenne âgee
de 17 ans au moment du tournage, Chorik Grigorian a fait forte
impression sur le realisateur, amateur de "personnages droits, d’un
seul tenant". Habitue a travailler avec ses amis, Robert Guediguian
franchit avec Le Voyage en Armenie une nouvelle etape. "Je fais des
films en fonction de mon âge, dans lesquels mes vieux amis sont mes
porte-parole", avoue-t-il. Ainsi Ariane Ascaride a-t-elle activement
participe a la redaction du scenario, elle-meme marquee par un père
napolitain.

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From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Emil Lazarian

“I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS