Conference armenienne a Istanbul: un pas timide vers le dialogue

Agence France Presse

16 mars 2006 jeudi 5:15 AM GMT

Conference armenienne a Istanbul: un pas timide vers le dialogue
(PAPIER D’ANGLE)

ISTANBUL 16 mars 2006

Un premier pas timide vers le dialogue a ete franchi par les milieux
academiques turcs les plus hostiles a la definition des massacres
d’Armeniens de 1915-16 comme un “genocide”, avec la tenue d’une
conference laissant une place aux vues de chercheurs etrangers.

Organisee par l’universite publique d’Istanbul, la rencontre, qui
s’est ouverte mercredi et doit se poursuivre jusqu’a vendredi, est
numeriquement dominee par les tenants de la position officielle de
l’Etat turc, admettant l’existence de massacres d’Armeniens sous
l’empire ottoman mais recusant le terme de “genocide”.

A son premier jour, on y a ainsi abondamment evoque “les vrais
responsables” supposes des massacres, a savoir, selon l’historien
turc Mehmet Saray, “les Etats imperialistes russe, francais et
britannique, qui voulaient se partager l’empire ottoman et ont
encourage le nationalisme armenien”.

On y a aussi conteste le bilan des victimes -1,5 million- avance par
les historiens armeniens, y opposant les nombreuses pertes turques,
un contexte de revoltes armeniennes qui soutenaient les armees russes
en guerre contre l’empire ottoman, et denoncant la “propagande”
armenienne et occidentale.

Des opinions discordantes, emises par certains chercheurs etrangers
-une douzaine sur quelque 70 intervenants- se sont neanmoins faites
entendre.

Detaillant les references aux massacres d’Armeniens puisees dans les
archives de la communaute juive de Palestine au temps de la domination
ottomane, le chercheur israelien Yaïr Auron a ainsi evoque sans ambages
un “genocide” et appele les Turcs a s’interroger sur leur histoire.

“Toutes les societes civiles doivent faire face a leur passe,
notamment les pages sombres de ce passe”, a-t-il affirme devant une
assistance fournie.

“Il n’y a pas de vrai dialogue sur la base de ces interventions”,
a commente pour l’AFP l’historien britannique d’origine armenienne
Ara Sarafian, qui n’en a pas moins qualifie la conference de “premier
pas important”.

“Nous sommes capables de nous retrouver sous un meme toit pour
exprimer nos opinions plutôt que de rester a l’exterieur et de
nous crier dessus: c’est un changement fondamental”, a-t-il assure,
estimant qu’il etait indispensable de “donner aux autorites turques
l’opportunite d’entamer le dialogue”.

L’universitaire s’est egalement rejoui d’avoir pu presenter, aux
côtes d’une abondante litterature turque sur les massacres, des livres
exposant les thèses armeniennes, qui, selon lui, “apparaissent ainsi
pour la première fois en Turquie”.

M. Sarafian a neanmoins regrette l’absence de la quasi-totalite des
intervenants a une conference d’intellectuels turcs critiques de
la position officielle organisee en septembre, qui avait contribue
a une relative decrispation sur ce sujet longtemps reste tabou en
Turquie, evoquant leur crainte d’etre “utilises par l’establishment
nationaliste”.

Interroge mardi par l’AFP, l’historien Edhem Eldem, qui avait participe
a la conference de septembre, a estime que le forum organise par
l’universite d’Istanbul etait une “riposte” a cette percee d’opinions
divergentes, “une facon pour les historiens qui se sentent proches
des milieux d’Etat de remettre les pendules a l’heure”.

Le scientifique a toutefois qualifie de “positive” la mise en presence
de chercheurs d’horizons divers.

“Le fait qu’ils aient invite des gens qui ne sont pas du meme avis
qu’eux est un point important: ils sentent qu’ils ne peuvent plus
jouer cette partie seuls”, a-t-il declare.

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From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Emil Lazarian

“I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS