DFAE explique a l’ambassadeur la negation d’un genocide punissable

Edicom, Suisse
Jeudi 28 Juillet 2005

Le DFAE explique à l’ambassadeur turc que la négation d’un génocide
est punissable en Suisse

L’ambassadeur de Turquie reçu à Berne – Après les déclarations d’un
politicien turc –

Berne (AP) Un entretien a eu lieu jeudi au Département fédéral des
affaires étrangères (DFAE) avec l’ambassadeur de Turquie en relation
avec l’enquête ouverte en Suisse à l’encontre d’un politicien turc
pour négation du génocide arménien. Le DFAE est confiant que les
clarifications données sur l’ordre juridique suisse permettront de
rétablir une atmosphère de travail «plus sereine».
Ce nouveau refroidissement dans les relations helvético-turques fait
suite aux propos tenus ces derniers jours par le chef du Parti des
travailleurs à l’occasion de la commémoration du Traité de Lausanne,
qui a délimité les frontières de la Turquie moderne en 1923. Dogu
Perincek a notamment déclaré que le génocide arménien de 1915 était
un «mensonge des impérialistes».
L’ambassadeur de Turquie en Suisse a été reçu par le chef de la
Division politique I, l’ambassadeur Jean-Jacques de Dardel. Le DFAE a
réitéré sa surprise face aux protestations continues du gouvernement
turc au sujet de l’ouverture d’une enquête à l’encontre de Dogu
Perincek. Lors de l’entretien, il a rappelé que le Code pénal suisse
contenait une norme contre le racisme, qui punissait tout propos tenu
en public niant, minimisant ou tentant de justifier un génocide ou
autres crimes contre l’humanité. Il a par ailleurs renvoyé à
l’indépendance du pouvoir judiciaire en Suisse.
Le DFAE rappelle que le Conseil fédéral a toujours déploré et
condamné les tragiques déportations et les massacres qui ont eu lieu
en Arménie à la fin de l’Empire ottoman. Toutefois, il est d’avis
qu’il appartient aux historiens de faire la lumière sur ces
événements et de les analyser dans leur contexte historique. A cet
égard, le Conseil fédéral salue la proposition du gouvernement turc
d’instaurer une commission mixte composée d’historiens turcs et
arméniens pour procéder à une étude approfondie de la question.