Manifestation contre la position de Chirac sur l’adhesion de Turquie

Agence France Presse
14 novembre 2004 dimanche 7:54 PM GMT

Manifestation contre la position de Chirac sur l’adhésion de la Turquie

MARSEILLE 14 nov 2004

Une vingtaine de militants de la cause arménienne ont été évacués par
la police des abords de la bibliothèque marseillaise de l’Alcazar où
devait se rendre Jacques Chirac, à qui ils reprochent sa position sur
l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, a-t-on appris de
source policière.

Cette intervention s’est déroulée sans incident, selon la police.

Mais Patrick Mennucci, vice-président PS du conseil régional de PACA,
qui a assisté à la scène, a déclaré à l’AFP qu'”ils ont été frappés
avec une extrême violence”. Il a déploré cette intervention à l’égard
de “représentants connus d’associations arméniennes de Marseille”.

Dans la soirée, le conseil de coordination des organisations
arméniennes de France a dénoncé dans un communiqué une “atteinte à la
liberté d’expression”.

“Un collectif arménien s’est fait éconduire manu militari alors que
celui-ci protestait pacifiquement contre l’entrée de la Turquie dans
l’Europe sans la reconnaissance du génocide des Arméniens”, a
expliqué le conseil.

De son côté, Vartan Arzoumanian, président du comité de défense de la
cause arménienne Marseille Provence, a expliqué que la police était
“intervenue avec une violence disproportionnée, les manifestants ont
été brutalisés”.

Les militants scandaient “Chirac, négationniste” et brandissaient une
pancarte où était inscrit: “Turquie, Chirac révisionniste”. Ils
exigent que la Turquie reconnaisse le génocide arménien avant de voir
s’ouvrir des négociations pour son entrée dans l’UE.

Ils ont été conduits au commissariat voisin pour un contrôle
d’identité, a-t-on précisé de source policière, ajoutant que “les
injures à l’égard du chef de l’Etat ne sont pas tolérables”. Le
préfet de la région PACA et des Bouches-du-Rhône, Christian Frémont,
a indiqué à l’AFP avoir essayé en vain de discuter avec les
manifestants.

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens doivent se prononcer
mi-décembre sur l’ouverture ou pas de négociations avec la Turquie.
Le président français a estimé dimanche à Marseille, dans le cadre
d’un débat de la “Cité de la Réussite”, que l’adhésion éventuelle de
la Turquie constituait “une chance extraordinaire pour l’Europe de se
renforcer”.