Fabius reitere son opposition a l’entree de la Turquie dans l’UE

Agence France Presse
1 novembre 2004 lundi 4:58 PM GMT

Fabius réitère son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’UE

PARIS 1 nov 2004

Le numéro 2 du parti socialiste, Laurent Fabius, a réitéré son
opposition à l’adhésion de la Turquie dans l’Union européenne,
proposant à la place un “partenariat privilégié”, dans deux
interviews à paraître mardi.

“Je suis favorable à un partenariat privilégié avec elle, mais pas à
une adhésion”, a dit M. Fabius au quotidien gratuit Métro.

Il affirme qu'”il y a d’abord un problème de démocratie”, en relevant
notamment qu’Ankara ne reconnaissait pas le génocide arménien.

Il affirme également que l’adhésion de la Turquie coûterait 25
milliards d’euros par an, “ce qui veut dire que nos régions
n’auraient, elles, plus de soutien”, et que ce pays, du fait de sa
population, “aura 20% de plus de droits de vote que la France”.

Dans Nouvelles d’Arménie Magazine, le dirigeant socialiste qualifie
de “leurre” l’annonce par le président Jacques Chirac d’un référendum
à l’issue des négociations d’adhésion dans une quinzaine d’années.

“Il serait bien plus judicieux et démocratique de prendre une
décision dès maintenant” en faveur d’un partenariat, dit Laurent
Fabius.

Il estime aussi “indispensable que la population soit consultée. Sans
utiliser de fausses peurs et pratiquer de la démagogie. Mais en
appelant un chat un chat”, a-t-il ajouté.

M. Fabius, qui a pris la tête du non à la Constitution européenne,
estime que les deux questions sont liées parce que l’adoption du
traité constitutionnel comme l’entrée de la Turquie aboutiront, selon
lui, à une “Europe diluée” et non à l'”Europe puissance” qu’il
appelle de ses voeux.