Combat community 2005 is on the edge

Agency WPS
DEFENSE and SECURITY (Russia)
August 22, 2005, Monday

COMBAT COMMUNITY-2005 IS ON THE EDGE

SOURCE: Krasnaya Zvezda, August 18, 2005, p. 1

by Roman Streshnev

THE FINAL STAGE OF MUSTER COMBAT COMMUNITY-2005 WILL TAKE PLACE IN
ASTRAKHAN OBLAST

Maneuvers Combat Community is the traditional one. It takes place
annually within the frames of United System of Anti-Aircraft Defense
of Community of Independent States (US AAD CIS). The terminating
stage of the present muster will happen during the period from August
22-30, on polygon Ashchuluk (Astrakhan oblast). More than two
thousand soldiers will participate in it, as well as zenith missile
systems and complexes S-300, S-125, S-75, frontier bombardiers Su-24,
assaulters Su-25, destroyers Su-27, MiG-29, MiG-31, planes of distant
radio location detection A-50. The participants themselves are now
preparing for fulfilling the upcoming training-combat tasks.

As Interfax-AVN informs, according to the words of Commander-in-Chief
of Russian Air Forces General of Army, Vladimir Mikhailov, in
contrast to the last muster of US AAD CIS, the conditions will be
more difficult. “This will touch upon both noise interference and
targeting situations”, he said. “In my opinion, the main peculiarity
of the upcoming maneuvers is that the regional grouping of
Anti-Aircraft Forces will be established during the maneuvers for the
very first time. This is our aim”, Commander-in-Chief of Russian
Federation Air Forces noted. The control over this grouping of
Community troops will be realized by automated regime, and all
actions of zenith missile forces will be coordinated from one command
point. “Creating regional interstate systems of Anti-Aircraft defense
is one of the main directions of further development of AAF system.
In the perspects, we look forward to establishing of such systems in
East-Europe, Central-Asia and Caucasian region. A number of documents
on establishing the united regional system of Belarus and Russia AAF
has been coordinated already. This has important strategic
significance”, Vladimir Mikhailov said.

We shall remind you that on February 10, it was ten years from the
moment of signing the protocol concerning establishing US AAF CIS. In
concordance with the signed decree, the terms of which are not
limited, it was complied of AAF forces of 10 Community states:
Armenia, Belarus, Georgia, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Russia,
Tajikistan, Turkmenistan, Uzbekistan and Ukraine.

At present, US AAF CIS includes 31 zenith-missile units, 15 squadrons
and subunits of destroying aviation, 23 units of radio technical
troops and three separate battalions of radio electronic struggle.

Armenians of Turkey (part 1/7C) – On the Road to Anatolia.. (French)

La Croix , France
22 août 2005

Un été dans La Croix.
Les Arméniens de Turquie (1/7).

Dossier. Sur les routes d’Anatolie, le retour aux racines. Le long
silence des grands-mères arméniennes. Des milliers d’enfants,
épargnés et convertis à l’islam au moment des tueries, ont ensuite
gardé le secret toute leur vie. ISTAMBOUL, reportage de notre envoyé
spécial.

par PLOQUIN Jean-Christophe

Fethiye Cetin a encore la voix qui se brise en reparlant de sa
grand-mère. En 1915, celle-ci avait 9 ans. Sa famille habitait un
village de l’est de l’Anatolie, Habap en arménien, Ekinözu en turc.
Lorsque l’ordre de déportation est tombé, tous les hommes ont d’abord
été pris. On ne les a plus jamais revus. Puis les vieux, les femmes
et les enfants ont été emmenés sur les routes, direction le sud. À
Cernik, non loin de Diyarbakir, le convoi était déjà passablement
décimé par les violences, la faim, la soif, la chaleur étouffante. Un
militaire extirpe l’enfant du convoi et la confie à une famille.

Une soixantaine d’années plus tard, Fethiye Cetin est étudiante quand
elle entend ce récit. “Tout à coup, ma grand-mère m’a raconté cela,
se souvient-elle. Elle savait qu’elle avait de la famille aux
États-Unis. Elle voulait que je l’aide à la retrouver. Mais moi, au
début, je n’ai pu en parler à personne.”

La révélation a la violence d’un choc. Fethiye Cetin avait grandi
dans la bonne conscience d’être turque. À l’école, à la ville, on lui
avait enseigné l’héroïsme d’une jeune nation ayant survécu à
l’avidité des grandes puissances après la Première Guerre mondiale.
Brutalement, elle découvre un passé douloureux et apprend qu’elle
appartient à une minorité honteuse, les Arméniens, présentés dans les
livres d’histoire comme des traîtres à la patrie. Elle se tait, mais
elle voudrait crier dans les rues cette douleur enfouie, brutalement
resurgie. Elle constatera plus tard que sa propre mère connaissait
l’histoire, mais qu’elle ne l’avait jamais transmise à ses enfants,
pour les protéger.

Il faudra plus de vingt ans à Fethiye Cetin pour mettre sur la place
publique la vie de sa grand-mère, sous la forme d’un livre de deux
cents pages, paru en décembre. Aujourd’hui, l’ouvrage en est à sa
cinquième édition et a été vendu à 12 000 exemplaires, un grand
succès éditorial dans un pays où les gens lisent peu. Sa grand-mère
est morte avant d’avoir pu revoir ses cousins d’Amérique, mais son
visage anguleux, encadré par un foulard islamique, est devenu un
symbole pour des milliers de Turcs.

“En lisant le livre, deux fois, je me suis mise à pleurer”, raconte
une jeune femme d’Istamboul, mère de deux enfants. Notamment quand
l’auteur raconte comment, il y a quatre-vingt-dix ans, une autre
jeune mère a préféré noyer son fils de ses propres mains, avant de se
jeter dans une rivière, plutôt que de tomber dans les mains de
pillards kurdes. C’est avec ce livre que beaucoup de Turcs éduqués
ont découvert la violence du massacre des Arméniens, un sujet tabou,
totalement occulté par l’élite militaire et bureaucratique qui
gouverne le pays depuis sa fondation en 1923.

Après la parution de son livre, Fethiye Cetin, une avocate ancrée à
gauche, a reçu un abondant courrier. Une amie lui a avoué que sa
propre grand-mère aussi était arménienne, mais que personne ne
l’avait su jusqu’à ce que, sur son lit de mort, la survivante ne
récite des prières dans la langue de son enfance. “Même les
nationalistes turcs ont été touchés, souligne l’auteur. Sans doute
parce que j’ai seulement raconté la réalité. Personne ne peut dire
que j’ai menti. Ce livre est sorti de mon coeur.”

L’avocate a aussi participé à une conférence avec des Arméniens
d’Istamboul. “J’ai pleuré, et beaucoup de femmes ont pleuré avec moi,
dit-elle. Les Arméniens me disaient: “Vous êtes notre voix. Pour la
première fois en Turquie, quelqu’un a parlé de nos douleurs.””

Le livre de Fethiye Cetin met au jour une certaine schizophrénie de
la société turque dont le nationalisme farouche a longtemps étouffé
d’autres voix, intérieures. “Notre société dépense beaucoup d’énergie
pour défendre une apparence, note l’avocate. Il est temps de
commencer à parler normalement, sans héroïsme, et de rentrer dans le
débat.”

J.-C. P.

Armenians of Turkey (part 2/7B) – In Diarbekir … (in French)

La Croix , France
23 août 2005

Un été dans La Croix.
Les Arméniens de Turquie (2/7).

Dossier. A Diyarbakir, la foi des catacombes. Les Kurdes n’ont pas
oublié leurs anciens voisins. Même s’ils n’en parlent jamais, les
Kurdes savent que beaucoup de leurs ancêtres ont participé aux
massacres des Arméniens. DIYARBAKIR, reportage de notre envoyé
spécial.

par PLOQUIN Jean-Christophe

Le massacre des chrétiens a atteint des proportions terrifiantes à
Diyarbakir en 1915. D’une part, le gouverneur de l’époque, Rechid
pacha, se fit l’instrument implacable de la politique édictée par le
gouvernement d’Istamboul. D’autre part, les notables kurdes de la
ville ont activement soutenu des exactions qui leur permettaient de
faire main basse sur les biens et les commerces des Arméniens.

La mémoire de ces événements reste taboue, mais elle affleure
souvent. Seyhmus Diken, un intellectuel féru d’histoire locale,
évoque ainsi “une grande injustice”. Il attribue les violences au
fanatisme religieux plus qu’à une pulsion d’épuration ethnique. Il
souligne que de nombreuses filles et femmes chrétiennes ont été
sauvées, à tel point que, selon lui, “dans les départements de
Diyarbakir, Hakkari, Bitlis ou Van, une famille sur trois aujourd’hui
compte une grand-mère arménienne”. “Les chefs de clan qui épargnaient
ces enfants faisaient d’une pierre deux coups, explique-t-il. Ils
sauvaient une vie et ils gagnaient une musulmane.” La conversion à
l’islam était en effet la condition sine qua non de la survie.
“Jusqu’à leur mort, elles n’oublient jamais, affirme Seyhmus Diken.
Elles se souviennent de ces jours, mais elles n’en parlent jamais.
Elles ne veulent pas influencer les jeunes générations.”

Nouri Sinir, une figure respectée de la cause kurde à Diyarbakir, se
souvient ainsi d’une de ses grands-mères. “Elle était arménienne mais
elle ne voulait pas en parler. C’était une énorme souffrance pour
elle. Elle préférait fuir dans le silence.” Selon le récit transmis
au sein de la famille, sa grand-mère avait 12 ans en 1915. Lorsque la
colonne des déportés dont elle faisait partie est arrivée à proximité
du village de Sultanseyhmus, fief du clan des Sinir, trois jeunes
filles ont été choisies pour être converties et sauvées. “Ma
grand-mère ne voulait pas, raconte Nouri Sinir d’une voix sourde.
Mais sa mère l’a suppliée d’accepter. Sur les trois, une fille a
refusé d’être convertie. Elle a été lapidée par les fanatiques du
village. Ma grand-mère n’a plus jamais revu sa mère, sa soeur et ses
frères qui étaient dans le convoi. Ils furent tous tués.”

À Diyarbakir, sa grand-mère n’a jamais caché son origine, et elle
parlait arménien avec ceux de ses voisins qui pratiquaient cette
langue. Mais elle restait silencieuse sur les horreurs qu’elle avait
connues enfant. “Elle m’a légué un regard différent sur les autres,
témoigne Nouri Sinir, qui exerce aujourd’hui une grande autorité à
l’intérieur de son clan. À cause d’elle, de son histoire, j’ai vu
avec d’autres yeux les autres religions, les autres peuples. Mes
meilleurs amis étaient des chrétiens, des yezidis (1). Mais mes
copains d’école chrétiens sont tous partis, à Alep ou à Istamboul.”

Il y a encore quarante ans, le folklore local véhiculait l’image
d’une société multiconfessionnelle. “Beaucoup de chansons et
d’épopées brodaient sur le thème d’un amour interconfessionnel
contrarié, raconte un habitant. Et, à l’Épiphanie, il était fréquent
dans les familles musulmanes de faire la galette. Pour chasser les
mauvais esprits, on traçait dessus une croix avec de la suie.”

Les Kurdes et les Arméniens comptent, de fait, parmi les peuples les
plus anciens d’Anatolie et ont vécu côte à côte, les uns musulmans,
les autres chrétiens, pendant plus de deux mille ans, en fonction des
fortunes de l’Histoire. Depuis quelques années, souvent à
l’instigation de leur propre diaspora, certains milieux kurdes
s’ouvrent à ce passé et font preuve d’une compréhension nouvelle à
l’égard des Arméniens. “S’ils veulent parler de génocide, ils sont
dans leur droit, affirme ainsi Nouri Sinir. Sur la question de la
reconnaissance, je suis du côté des Arméniens.”

J.-C. P.

(1) Adeptes d’une religion syncrétique d’Anatolie.

Russian Analyst Comments on Recent Anti-Polish Attacks in Moscow

Union of Councils for Jews in the Former Soviet Union, DC
Aug 23 2005

Russian Analyst Comments on Recent Anti-Polish Attacks in Moscow

(August 23, 2005)
Gazeta.ru
August 20, 2005 Kirill Kharatyan article: “Who Are These Russians,
for Whom…”

The incident with the Poles, exactly three of which were beaten in
Moscow makes me uneasy. It was as if it was in response to the three
students from Russia that got it from the Warsaw skinheads.
Supposedly it was by chance, although how one can distinguish a Pole
from a non-Pole on the Moscow streets is totally incomprehensible.

Even if he, God forbid, were to say something in Polish, I am almost
certain that very few of the Moscow residents capable of beating
someone just like that (because they did not even take anything away
from those who were beaten), is able to distinguish Polish from Czech
or Croatian. Thus I see direct intent in this incident: somewhere
there are agents, those who want to take revenge, who evidently
believe that they should aid the helpless state respond in a fitting
way to… well I do not even know to what. Moreover, one may recall
that in Russia we have always related to the Poles with suspicion –
both when they conquered us (there will even be a holiday here on 4
November marking the liberation of the country from the
Polish-Lithuanian invaders), and when we conquered them and crushed
the Warsaw Uprising.

Here some fresh data from sociologists and human rights advocates has
been dug up: it turns out that sixty percent of the residents of
Russia possess xenophobic sentiments. The majority of those polled
say Russia is for the Russians.

This is quite understandable logic, This is the reflection of army
hazing on society as a whole: we are Russians, we have been here a
long time, therefore everyone else is human dirt, which we are ready
to use out of the goodness of our hearts for various dirty jobs, but
do not let them dare imagine that they can marry here, that they have
some kind of rights here and that they can walk around here like they
were at home.

On one hand, one may reply to this idiocy saying in essence that
there are no Russians, that this is a gigantic mixture of Slavic,
Finno-Ugric and Turkic tribes, which occupied the territory of all
these tribes, that genetically a native resident of Arkhangelsk
differs as much from a native Rostov resident as much as he does from
a black. But at the same time Arkhangelsk and Rostov residents are
considered to both be Russians. Here is still another argument: the
majority of Russians consider themselves to be Orthodox – but then
the Savior said: there is neither Jew nor Greek and commanded one to
love his neighbor like himself.

On the other hand, why does one get so worked up because the Poles
beat up Russians there? If Russia is for Russians, then does not one
have to assume that Poland is for Poles? These Russians got around
there, and that means that it is necessary to relate to them the same
way that we relate to Poles, Azerbaijanis and blacks.

Now let’s imagine what would happen if xenophobia in the form that
exists in Russia now were to spread outside of its borders. Once
again a recent incident: some kind of madman knifed eight people in
the area of the square of three train stations, of which three were
Armenians and another three were Azerbaijanis. That means in response
we should get two each Russian embassy employees in Armenia and
Azerbaijan knifed, as well as one journalist in each of these
countries.

Arguments that he was insane do not work: Poles in Warsaw also said
that those who attacked the children were scum that exists in every
society and – by the way – very quickly got on their trail.

The investigation of the Moscow incidents has still not led to any
results, and I predict that, there will not be any. That is, it is
quite possible that they will find someone and there should be a
severe punishment of this unfortunate declasse element, but this will
hardly be the source of the idea of a retaliatory and symmetrical
beating of the Poles.

However fallout from this event, the influence of this unpunished
symmetry certainly will remain. For they somehow talked rather
little, unwillingly and under the gun about this event in society, in
the mass media and in official statements. In Russia they know very
well how to understand what the government wants in actuality and
what it talks about pro forma. That means the people will understand
correctly: dislike of Poles and (more broadly) xenophobia is our
method.

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Danish Foreign Minister says EU could expand further

Xinhua General News Service
August 23, 2005 Tuesday 2:30 PM EST

Danish Foreign Minister says EU could expand further

STOCKHOLM

The Danish Minister of Foreign Affairs Per Stig Moeller suggested
that the EU could come to include Turkey or countries further east,
Ritzau news bureau reported on Tuesday.

“From the Pyrenees in the west to the Caucasus in the east, that
could be the extent of the EU one day,” Moeller said, adding a union
that includes countries such as Armenia and Georgia is not
unthinkable.

Discussing whether Turkey is still a candidate for membership is thus
irrelevant, according to Moeller.

“It was already decided in 1999 that Turkey is a candidate, but it
can only join if it has the economic basis for it. We don’t know that
yet, and a future membership won’t be decided by politicians until
2018,” said Moeller at a meeting in the west coast city of Esbjerg.

Moeller emphasized that a different Turkey than the one we know today
would be offered membership, or it might be offered a status in the
EU that distinguished it from being a full member.

Much could happen in the future, according to Moeller, such as a
conflict between Europe and Islam. In that case, he said he would
prefer to have Turkey as part of the union rather than outside.

Armenians of Turkey (part 1/7) – On the road to Anatolia (in French)

La Croix, France
22 août 2005

Un été dans La Croix.
Les Arméniens de Turquie (1/7).

Dossier. Sur les routes d’Anatolie, le retour aux racines. Des
Arméniens de la troisième génération reviennent peu à peu en Turquie
tenter de retrouver des traces de leurs ancêtres déportés ou
massacrés sous l’Empire ottoman en 1915-1916. Douloureux, le voyage
est aussi une sorte de revanche sur le passé. DIYARBAKIR, reportage
de notre envoyé spécial.

par PLOQUIN Jean-Christophe

Les trois Russes sont là, plantés derrière la grille. À dix mètres,
protégée des badauds, la porte des Montagnes, l’une des plus belles
de la muraille de Diyarbakir, impose sa masse sombre. Deux puissantes
tours crénelées encadrent un mur percé d’un porche. Des bas-reliefs
arabes et des inscriptions grecques et latines évoquent un passé plus
que millénaire. Les trois hommes, trois solides gaillards dépassant
chacun le quintal, ne regardent pourtant que distraitement les
vestiges. Ils ne sont pas venus voir des pierres, mais entendre
résonner un nom: bab el Ermeni, “la porte des Arméniens”, comme on
l’appelait au Moyen ge.

Tous trois sont d’origine arménienne et ils effectuent pour la
première fois un retour sur la terre de leurs ancêtres. Une
demi-heure auparavant, sur la terrasse de leur hôtel balayée par une
brise fraîche, des larmes coulaient sur leurs joues et aucun son ne
sortait de leurs gorges nouées. Ils essayaient d’expliquer ce qu’ils
avaient vu la veille, lorsqu’ils étaient retournés dans le village
d’un de leurs grands-parents, près de Mus, plus de 300 kilomètres au
nord-est de Diyarbakir. La maison familiale, ils ne l’ont pas
retrouvée. En cette terre inconnue, ils n’ont rencontré pour se
raccrocher au passé que trois Arméniens de Turquie, eux-mêmes
descendus il y a quinze ans des montagnes voisines du Sassoun pour
échapper à une vie de misère aggravée par les affrontements entre la
guérilla kurde et l’armée. Ces trois-là ne parlaient que le turc.

Venus revisiter le passé ancestral, les trois voyageurs de Moscou
n’ont donc trouvé que du vide. Ils ont dû se satisfaire des paysages
et tenter d’y projeter le récit de leurs parents, eux-mêmes
récipiendaires de la mémoire meurtrie de la génération précédente.
“Le village, mon père m’en avait parlé dès mon enfance, parvient à
expliquer l’un d’eux. Mais lui-même ne l’avait jamais vu.” Il
soupire. “On se sent mieux, maintenant que nous y sommes allés.
Quelque chose a changé dans notre me.”

De manière éparse, en petits groupes ou dans l’anonymat de voyages
individuels, des Arméniens de la diaspora circulent ainsi depuis un
an aux confins orientaux de la Turquie. Profitant du cessez-le-feu de
la guérilla kurde du PKK, décrété en 1999, et de la candidature de la
Turquie à l’Union européenne qui oblige les autorités d’Ankara à
étendre peu à peu l’état de droit dans les provinces kurdes de l’Est,
ils tentent un retour sur des racines sectionnées par les massacres
de 1915, mais qui continuent pourtant de les irriguer de leur sève.
Certains profitent de voyages culturels organisés par des agences
spécialisées. Quelques-uns ne partent qu’avec un guide en poche.
D’autres s’organisent au sein d’associations arméniennes. Les
autorités turques laissent faire, essayant d’évaluer les revenus
engendrés par ce tourisme si particulier.

Francis Kézirian est ainsi venu à Van, que les Arméniens considèrent
comme le coeur historique de leur nation et de leur peuple. L’Iran
est à 100 kilomètres. La vieille ville arménienne a été rasée. Au
pied de la citadelle, elle n’est plus signalée que par des monticules
qui cachent autant de vestiges d’édifices publics ou de robustes
maisons de maîtres. Deux mosquées, en revanche, sont restées debout.

“Quand les troupes russes se sont repliées de Van, raconte le
visiteur venu de France, mon arrière-grand-père a fermé la maison et
est parti avec elles. Il n’y est plus jamais retourné.” Miracle de la
technologie, sur l’écran de son téléphone portable apparaît une photo
en noir et blanc de son aïeul posant avec deux de ses frères, à la
façon des notables. Francis Kézirian est arrivé à Diyarbakir
bouleversé. “Sur la route je pouvais voir marcher les convois de
déportés de 1915, lche-t-il. Ce sont des morts sans sépulture et
leur martyre n’est pas reconnu. Tant qu’il n’y aura pas
reconnaissance du génocide, ils marcheront encore.”

Ce quadragénaire déterminé s’est décidé au dernier moment pour ce
premier voyage en Turquie. Il porte en lui la mémoire des massacres
tels qu’ils ont été reconstitués par les témoins de l’époque. Dans
les villages et les villes, on raflait d’abord les hommes. Le
lendemain, ils étaient conduits à quelques heures de marche de là
pour être assassinés. Le surlendemain, les femmes, les enfants et les
vieillards étaient rassemblés en convoi. Une longue déportation
commençait, rythmée par des tueries aux abords des villages kurdes.
Parfois, des fillettes étaient sauvées. Converties à l’islam, elles
étaient destinées à être mariées aux fils de leurs protecteurs. Rares
furent les chefs de clans qui protégèrent les Arméniens.

“Venir ici, c’est une sorte d’exorcisme, un hymne à la vie, affirme
Francis Kézirian. Il s’agit de dire: voilà, on est là, on est vivant,
on est revenu. On veut le dire à ceux qui ont été exterminés, à ceux
qui ont survécu dans des conditions atroces.”

Le retour sur les terres ancestrales a ainsi, pour certains, un goût
de revanche. Pour beaucoup, c’est un pèlerinage entrecoupé de
soupirs. Tous ces noms familiers entretenus en diaspora et qui
apparaissent sur les panneaux indicateurs semblent confirmer comme
par magie un puissant sentiment d’appartenance à cette terre. Ils
valident l’attachement à une histoire bimillénaire que la Turquie
moderne tente d’éradiquer, mais qui survit à Erevan, Istamboul,
Paris, Moscou ou Los Angeles. Les Arméniens de passage se sentent en
même temps chez eux et chez des étrangers qui ne connaissent rien à
leur passé. “Des gens sont là et ils ne connaissent pas l’histoire de
cette terre, la richesse culturelle et spirituelle des monastères et
des églises qu’ils côtoient”, se lamente une femme.

Plus ou moins consciemment, les Arméniens sillonnant la Turquie
viennent aussi reconstituer un puzzle personnel. Le voyage est un
choc entre des rêves et des cauchemars douloureusement subis par ces
descendants d’exilés et de survivants, et une réalité brutale,
marquée par l’absence, le vide, le déni, mais aussi souvent l’accueil
souriant ou gêné des populations nouvelles. “J’avais besoin d’avoir
des images, explique une jeune femme qui s’est rendue en solo
jusqu’au village de sa grand-mère près d’Ankara. Quand je suis
arrivée, j’ai cherché le village, Istanost. Je ne l’ai jamais trouvé.
J’ai suffoqué. J’ai rempli une bouteille de terre et je suis
repartie, triste comme une serpillière. Mais j’ai eu le courage d’y
aller. J’ai assumé mes racines, cette part d’Orient en moi.”

Souvent partie comme en terre ennemie, la troisième génération
revient avec plus de questions que de réponses, mais comme apaisée et
considérant qu’un avenir est peut-être encore possible sur cette
terre anatolienne devenue concrète. “Il faut se tenir prêt à faire
quelque chose ici, peut-être après l’adhésion de la Turquie à l’Union
européenne?”, s’interroge Anne-Marie, une Arménienne du Liban. S’il
reste peu de traces de deux mille ans d’histoire arménienne en
Anatolie, l’avenir est à construire.

JEAN-CHRISTOPHE PLOQUIN

Demain

À Diyarbakir, la foi des catacombes.

Ce reportage sur les Arméniens de Turquie, qui paraîtra sur sept
jours, est presque exclusivement illustré par Antoine Agoudjian. Ce
photographe d’origine arménienne, gé de 44 ans, se consacre depuis
1996 à retracer l’histoire des Arméniens dans l’empire ottoman.

Son parcours débute à Istamboul, où il a ressenti pour la première
fois le besoin d’aller à la recherche de ses racines.

Sa quête le conduira d’Anatolie orientale en Jordanie, en passant,
entre autres, par la Syrie, et l’Irak, à la rencontre de la diaspora
et de l’histoire de sa famille.

Armenia visit by primate of the Anglican Church of Canada

ARMENIA VISIT

ARCHBISHOP Andrew Hutchison, primate of the Anglican Church of
Canada, along with four other leading Canadian clerics will visit
Armenia later this month at the invitation of His Holiness Karekin
II, supreme patriarch of all Armenians.

The Aug. 24-Sept. 1 visit to the Mother See of Holy Etchmiadzin, the
centre of authority in the Armenian Apostolic Orthodox Church, is
being organized by the church’s Canadian diocese, according to the
church’s website Armenianchurch.ca.

The group plans to discuss future prospects for the role and mission
of Christian churches and co-operation between the eastern and
western churches, and meet with Armenian government officials.

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Armenian Nuclear Power Plant to be halted for repairs in Oct

Armenian Nuclear Power Plant to be halted for repairs in Oct

YEREVAN, Aug 23 (Prime-Tass) — The Armenian Nuclear Power Plant will
be halted for repairs and refueling on October 1, the plant’s General
Director Gagik Markosyan told Prime-Tass Tuesday.

The repairs involve maintenance works at the reactor unit and the
high-speed generator, Markosyan said.

The last time when the nuclear plant was stopped for an overhaul and
fuel refill was July 29, 2004, Markosyan said. The plant’s fuel
reserves were replenished for USD 12 million, he said.

The nuclear plant is currently in talks on nuclear fuel deliveries
from Russia, he said. Russian fuel producers are considering
increasing the fuel price by 20%, Markosyan said.

The Russian companies had planned to raise the fuel price in 2004,
but during the negotiations decided to maintain the price, Markosyan
said.

The Armenian Nuclear Power Plant was opened in 1980, closed due to
public pressure in 1989, and resumed operation in 1995. According to
analyst forecasts the plant is able to function until 2018.

Inter RAO UES, Russian power grid monpoly UES’ subsidiary, controls a
60% stake in the Armenian Nuclear Power Plant, while Russian state
nuclear power holding Rosenergoatom holds 40%. End

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Iran cabinet approves payment of $10m grant to 7 countries

Asia Pulse
August 22, 2005 Monday

IRAN CABINET APPROVES PAYMENT OF US$10 MLN GRANT TO 7 COUNTRIES

TEHRAN

Iran’s Cabinet on Sunday approved payment of a US$10 million grant to
seven states upon a proposal of the Foreign Ministry.

According to Public Relations Department of Ministry of Economy and
Finance, the grant will be provided from development credit fund.

Based on the cabinet’s approval, Iran will grant US$2.5 million to
Tajikistan, US$2 million to Iraq, US $1.5 million to Niger, US$1.5
million to Guinea, US$1.5 million to Mali, US$0.5 million to Armenia
and US$0.5 million to Georgia.

The credit will be allocated to the states for completion of Anzab
tunnel in Tajikistan, Iraq’s reconstruction, renovation of gas
transfer pipeline to Georgia and implementation of development
projects in four other countries.

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

Diplomatic efforts over Karabakh ahead of CIS summit

Agence France Presse — English
August 23, 2005 Tuesday 1:50 PM GMT

Diplomatic efforts over Karabakh ahead of CIS summit

MOSCOW

Senior diplomats from Azerbaijan and Armenia will hold discussions
Wednesday in Moscow on the contested Nagorno Karabakh region in
preparation for the meeting of the countries’ presidents later this
week, said the Azerbijani foreign minister, Elmar Mamediarov,
Tuesday.

The diplomatic mission will come two days ahead of a summit of the
Commonwealth of Independent States (CIS) — which groups former
Soviet republics — planned for Friday in Kazan, capital of the
southern Russian republic of Tatarstan.

“We are going to discuss the nature of the meeting between the two
presidents,” said Mamediarov, who, along with his Armenian
counterpart, Varden Oskanian, is also due to meet with Russian
diplomatic head Sergey Lavrov in Moscow Wednesday.

Asked whether he believed any progress would be made on the Karabakh
dispute, Mamediarov said he did not want to commit himself to
anything. “If the Armenians are prepared to accept our proposals,
there will be a breakthrough,” he said, before praising the efforts
of mediators Russia, France and the United States.

Azerbaijan and Armenia fought a war over the mainly ethnic-Armenian
enclave in the early 1990s, which Armenia eventually won, wresting
control of the region from Azerbaijan.

But Nagorno Karabakh’s status has never been settled and Azerbaijan,
encouraged by an international community which still recognises the
enclave as part of President Ilham Aliyev’s country, wants to take
back control.