Comment S’organise L’annee Du Centenaire A Marseille ? Par Jacques D

COMMENT S’ORGANISE L’ANNEE DU CENTENAIRE A MARSEILLE ? PAR JACQUES DONABEDIAN

OPINION

En general les craintes, les croyances les plus farfelues, les
suspicions, naissent de l’ignorance des choses. Quand on n’arrive pas a
comprendre quelque chose on va chercher les explications extremement
compliquees. D’ailleurs c’est ainsi que se creent les sectes qui
justement exploitent l’ignorance des gens qui croient y trouver >.

Il y a les aigris de la vie communautaire, les revanchards,
ceux qui sont encore dans les querelles et règlement de compte de
l’après-guerre, ceux a l’ego sur dimensionne qui se croient les seuls
a pouvoir sauver la nation, ceux qui ont des ambitions personnelles,
ceux qui se servent de > pour leur cause a eux, bref
il y a la secte des gens anti-CCAF, ceux qui disent que le CCAF ne
represente rien, ceux n’ont toujours pas compris ce qu’est vraiment
le CCAF ou pire qui ne veulent pas comprendre. Malgre tout, comme
tous les descendants des rescapes du genocide, ils ont au fond d’eux
meme la hargne que justice soit rendue au peuple armenien.

Ce constat est particulièrement vrai a Marseille et ce a la veille
du centenaire du genocide des Armeniens. Quel est-il plus precisement ?

Il est necessaire de rappeler ce qu’est le CCAF. Il est forme par le
CCAF Paris, le CCAF Centre (a Lyon) et le CCAF SUD (a Marseille).

Le Conseil de Coordination des organisations Armeniennes de France
pour la region Sud regroupe plus de trente associations, les partis
traditionnels, les structures laïques des eglises apostoliques,
protestantes et catholiques, les associations culturelles, sportives,
caritatifs, les amicales, bref les structures les plus representatives
de la communaute. A ce titre on peut dire qu’il la represente et est,
en tous cas, consideree en tant que telle par les autorites locales
tout comme le CCAF l’est par les Gouvernements francais et armenien.

Le CCAF SUD est fier de ses titres de noblesse acquis sur les fronts
des batailles pour la reconnaissance du genocide, pour la lutte
contre le negationnisme, pour la reconnaissance du Karabagh et de
sa reactivite aux evènements qui ponctuent notre triste realite
quotidienne. Il est nationalement reconnu qu’avec et grâce a la
quasi-totalite des Elus, Marseille a joue et joue un rôle capital
dans ces batailles politiques.

Certes etant donne ses statuts le CCAF n’est pas parfait. Il ne
regroupe que des associations et est donc hermetique aux individus. Il
se prive ainsi de la competence d’un grand nombre de personnes
desireuses de servir. Un projet existe pour une meilleure structure
plus democratique.

Pour aborder ce centenaire avec plus d’efficacite, le CCAF SUD
affiche l’unite du monde associatif armenien (comme s’il etait
encore necessaire de le montrer !) en se dotant d’une presidence a
trois : Dachnak-JAF-UGAB, une union sacree validee a l’unanimite des
associations qui le compose.

En 2012 il a ete decide a Erevan que l’organisation du centenaire
devait s’appuyer sur l’Etat armenien, l’Eglise et le CCAF pour ce qui
concerne la France. Ainsi est ne >, emanation du CCAF.

> travaille pour etablir une bourse des projets,
pour les coordonner, pour les labelliser, pour aider les associations
dans leurs demarches financières auprès des collectivites. Il
existe des grands projets nationaux en relation avec par exemple, le
Gouvernement, l’Education nationale ou les instances religieuses. Il
y a egalement les projets regionaux, finalement plusieurs centaines
a l’echelle nationale, et tout ceci doit etre coordonne pour que
tout soit judicieusement etale tout au long de l’annee 2015. Quant au
financement des projets, le CCAF et les associations qui le composent
ont l’experience des relations et du travail avec les Elus et les
Collectivites.

A Marseille il ne devrait pas poser de problème d’autant que le
Senateur-Maire Jean-Claude GAUDIN a declare que 2015 serait une annee
consacree a l’Armenie.

Seulement voila !

Nous devons saluer et remercier Monsieur le Senateur-Maire de son elan
spontane, toujours desireux de servir la cause de la verite et de la
justice. Nous n’oublions pas qu’il a mouille sa chemise quand il a
fallu livrer combat pour la reconnaissance du genocide. A cette epoque
il a travaille en etroite collaboration avec le CCAF qui s’appelait
alors Comite 24 Avril. Il est a l’ecoute de nos aspirations et essaye
toujours d’apporter une solution a nos nombreuses demandes.

J’etais recu mardi 23 septembre dernier dans son bureau avec son
Excellence l’ambassadeur d’Armenie en France M. Viken TCHITETCHIAN
et le consul general d’Armenie a Marseille M. Vartan SIRMAKES. Le
Senateur-Maire a confirme son desir de nous aider et reciproquement son
Excellence lui a rappele que l’organistion du centenaire s’appuyait
sur l’Eglise, l’Ambassade et le CCAF avec sa >
qui de partout en France travaille avec le soutien des autorites
locales. Tout allait bien et ce en presence de l’adjoint au Maire M.

Didier PARAKIAN.

Le lendemain un communique signe par lui annoncait la creation
d’une structure regroupant les collectivites locales et la chambre
de commerce franco-armenienne. Cette structure avait pour tâche de
reunir des fonds auprès des collectivites et du secteur prive afin
d’alimenter le financement des projets qu’elle selectionnerait.

Et le CCAF dans tout ca ! Le CCAF n’a pas ete consulte. Il est
evident que la volonte etait de l’ecarter. Comment peut-on, justement
pour le centenaire, ostraciser le CCAF qui de par ses statuts est
l’organisateur officiel des commemorations concernant le genocide ?

Immediatement, le jeudi 25 septembre, le CCAF SUD avec l’appui du
CCAF a reagi par un communique denoncant violemment cette situation
et demandant la suppression de cette structure qui ne fait que
compliquer les relations des associations avec les collectivites,
de plus illegale car il est interdit de redistribuer les subventions
attribuees par les collectivites.

Le CCAF SUD et M. Didier PARAKIAN ont ensuite essaye de trouver
un compromis. Finalement cette structure n’allait pas recolter les
fonds pour les redistribuer mais simplement presenter les dossiers
aux collectivites au vue de leur financement. Dans cet eventuel
partenariat le CCAF SUD devait conserver la maîtrise de la selection
et de la labellisation des projets. Avant de prendre sa decision le
CCAF SUD a demande les statuts de cette nouvelle association.

Heureusement ! car a la lecture des statuts de la structure > le CCAF SUD n’a pas retrouve les
elements allant dans le sens d’un accord. Entre autres anomalies,
le bureau n’a pas ete decide en commun, les collectivites n’etaient
pas inscrites en tant que telles, toutes n’etaient pas representees
et des personnes n’appartenant a aucune des structures y avaient des
responsabilites. Devant tant de legèrete et d’imprecisions le CCAF
SUD a de nouveau manifeste son desaccord. Par l’article paru hier
sur le site de Nouvelles d’Armenie on decouvre que le bureau de cette
nouvelle association a encore ete change avec des personnes qui y sont
sans leur accord et que toutes les collectivites n’en font pas partie.

A mettre la charrue avant les boeufs on multiplie les incoherences.

Ce qui est regrettable c’est que finalement on s’achemine vers deux
structures concurrentes pour l’organisation du centenaire. Je ne pense
pas que tel est le voeu de notre Senateur-Maire Jean-Claude GAUDIN et
encore moins celui de notre communaute qui risque de le lui reprocher.

Pourquoi en est-on arrive a une telle situation ?

C’est une question essentiellement politique. Le CCAF SUD est considere
a tort comme le bastion de la gauche revolutionnaire foncièrement
anti droite et donc contre notre bienaime Senateur Maire.

Il y en a qui surf sur ce faux constat et qui en rajoute creant
ainsi un climat deletère qui ne peut qu’entrainer la division de
la communaute qu’ils desirent probablement. Ce sont en general les
memes que ceux qui sont cites plus haut. Au sein du CCAF le clivage
ancestral lie a la rivalite des partis politiques armeniens n’existant
plus, ils cherchent a le remplacer par un clivage gauche-droite
franco-francais. Les laisser- pour-compte se souviennent que lorsqu’on
veut tuer son chien on dit qu’il a la galle. Certes il y a au sein
du CCAF SUD des dirigeants qui ont un peu trop sans doute exprime
leur couleur politique. Et alors ! Nous sommes francais dans un
pays où règne la democratie et libres de nos opinions. Chacun a le
droit d’exprimer son desaccord et puis les associations sont libres
de choisir leurs dirigeants sans que l’on y trouve quoique ce soit
a redire et sans qu’on leur impose tel ou tel dirigeant. Faut-il
absolument mettre une etiquette politique sur chacun de nous alors que
ne nous sommes tous, avant tout, que des representants venu defendre
une cause qui est celle de la verite et de la justice ? Tous les
membres du CCAF SUD ont en commun ce meme but.

Et meme si dans le passe ces dirigeants ont faute, il y a maintenant
prescription. Devant l’enjeu que represente l’organisation du
centenaire ces querelles paraissent ridicules.

Le CCAF SUD fort de sa legitimite et assure de la sympathie et du
soutien de la quasi-totalite de la classe politique poursuit son
travail. La reunion d’hier temoigne de l’enthousiasme des associations
porteuses de projets. Plus d’une cinquantaine deja a ete exprimee et on
en attend d’autres ! : des conferences, des expositions, des colloques,
des grands evènements vont se derouler tout au long de l’annee 2015
en memoire de nos martyrs, pour montrer que le peuple armenien est
malgre tout vivant et pour affirmer nos legitimes revendications.

Il est imperatif que très rapidement un terme soit mis a cette
division artificielle.

Que tous les descendants des rescapes du genocide, qui ont au fond
d’eux meme la hargne que justice soit rendue au peuple armenien
s’associent au CCAF SUD.

Marseille le 6 novembre 2014

Jacques DONABEDIAN Co-president du CCAF SUD

vendredi 7 novembre 2014, Ara (c)armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=105054