Francophonie : l’Arménie signe un Pacte avec l’OIF

Francophonie : l’Arménie signe un Pacte avec l’OIF

Publié le : 15-10-2012

Info Collectif VAN – – La Francophonie s’est
élargie, samedi à Kinshasa, en accordant à l’Arménie le statut de
membre à part entière de l’organisation. En marge du XIVe Sommet de la
Francophonie tenu à Kinshasa, un pacte linguistique destiné à
renforcer la place de la langue française en Arménie a été signé le 12
octobre par le Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, et
le ministre des Affaires étrangères arménien, Edward Nalbandian. Le
Collectif VAN vous propose l’information et les documents en ligne sur
le site de l’OIF.

Légende photo : Abdou Diouf et Edward Nalbandian signent le pacte
linguistique (Joseph Moura/OIF)

Organisation internationale de la Francophonie

L’Arménie et l’OIF signent un Pacte linguistique

En marge du XIVe Sommet de la Francophonie tenu à Kinshasa, un pacte
linguistique destiné à renforcer la place de la langue française en
Arménie a été signé le 12 octobre par le Secrétaire général de la
Francophonie, Abdou Diouf, et le ministre des Affaires étrangères
arménien, Edward Nalbandian.

Plusieurs domaines y sont abordés. Le premier concerne la présence du
français sur la scène internationale à travers la mise en `uvre de la
Convention de partenariat signée ce même jour entre l’Administrateur
de l’OIF et le Ministre des Affaires étrangères arménien : cet accord
prévoit la mise en place de plans annuels pour le renforcement des
capacités de travail en français des fonctionnaires et des diplomates
arméniens spécialisés dans le suivi des dossiers européens et
multilatéraux.

Un volet culture et communication prévoit également l’installation
d’espaces du livre francophone (ELFE) dans certaines bibliothèques du
pays et la formation de leurs responsables, ainsi que l’appui à
l’émergence de médias francophones locaux…

Dans le champ éducatif, la mise en place de filières bilingues de
formation professionnelle et le renforcement des relations entre les
universités arméniennes et l’AUF sont envisagés.

Enfin, le Pacte s’intéresse également au domaine du Tourisme, avec la
mise à disposition d’informations en français pour les voyageurs
(guides, signalétique, portail d’information bilingue…).

Pour rappel, le Pacte linguistique est un instrument contractuel
conclu entre la Francophonie et ses pays membres ou associés dont le
français n’est pas une langue officielle. Il intervient, à la demande
des États qui expriment leur volonté de renforcer la promotion de la
langue française dans leurs pays. Il scelle un partenariat qui définit
les apports des deux parties, l’OIF et les opérateurs de la
Francophonie proposant des mesures d’accompagnement des engagements
pris par les États.

I – LE PACTE LINGUISTIQUE

Genèse et contexte du Pacte linguistique arménien

L’Arménie est membre associé de l’OIF depuis 2008. Son ministre des
Affaires étrangères a manifesté l’intérêt de ce pays à travailler à
l’élaboration d’un pacte linguistique par une lettre adressée à M. le
Secrétaire général de la Francophonie en novembre 2011.

Un document informel indiquant quelques axes et mesures potentiels en
vue du futur pacte a été soumis aux autorités arméniennes, lesquelles
l’ont enrichi et l’ont présenté comme base de travail pour une mission
officielle exploratoire à Erevan qui a eu lieu du 18 au 23 février
2012.

Coordonnée par le représentant personnel du Président de la République
d’Arménie, la mission a permis de vérifier sur le terrain la
pertinence des axes et mesures identifiés pour le futur pacte et
d’explorer de nouvelles pistes. Elle a conclu à une dynamique
favorable au français dans ce pays.

Grandes lignes du plan d’action

Le plan d’action inscrit dans le Pacte concerne quatre domaines :
éducation, culture et communication, français sur la scène
internationale et tourisme.

1. Volet éducation

L’Arménie est déjà engagée, avec la coopération bilatérale française,
dans un programme de renforcement du français dans l’enseignement
public primaire et secondaire. L’OIF soutiendra certaines de ces
actions à travers son Centre régional francophone pour l’Europe
centrale et orientale (CREFECO). Elle examinera également la
possibilité de mettre en place des filières bilingues de formation
professionnelle dans des secteurs où le français représente une
plus-value. Les relations entre les universités arméniennes et
l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) seront renforcées.
L’utilisation des outils pédagogiques de TV5 Monde sera favorisée. La
coopération déjà existante avec l’AIMF dans le domaine de la
construction, de la réhabilitation et de l’équipement d’écoles sera
poursuivie.

2. Volet culture et communication

Des espaces du livre francophone (ELFE) seront installés par l’OIF
dans certaines bibliothèques du pays dont les responsables
bénéficieront de formations. Le pacte favorisera la présence
francophone au Salon du livre d’Erevan. Les échanges culturels avec
les pays francophones seront développés, notamment lors du « Mois de
la Francophonie ». Les autorités arméniennes examineront la
possibilité de l’attribution d’un canal de diffusion à TV5 Monde ainsi
que la diffusion de productions francophones sous-titrées en arménien.
Le Pacte aidera à l’émergence de médias francophones locaux.

3. Volet français sur la scène internationale

L’Arménie confirme dans le Pacte son engagement à respecter les
dispositions du « Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française
dans les organisations internationales », consciente de la nécessité
de privilégier l’expression en français et de préserver les règles du
multilinguisme dans la diplomatie bilatérale et multilatérale.

Inscrite dans le plan d’action annexé au Pacte linguistique, la mise
en oeuvre de la Convention de partenariat signée aujourd’hui entre
l’Administrateur de l’OIF et le Ministre des Affaires étrangères
arménien permettra d’intensifier les efforts dans les domaines de la
diplomatie et de la fonction publique.

Sur la base d’un cofinancement des deux parties, l’accord prévoit la
mise en place de plans annuels pour le renforcement des capacités de
travail en français des fonctionnaires et des diplomates arméniens
spécialisés dans le suivi des dossiers européens et multilatéraux.
Formations au français des relations européennes et internationales,
séminaires sur des thématiques internationales, ateliers axés sur
l’acquisition des techniques de négociation, stages intensifs en
immersion pour hauts fonctionnaires et appui à la traduction
progressive du site officiel du Ministère des Affaires étrangères
arménien composent ce plan de formation qui sera déployé annuellement,
jusqu’en 2014, à Erevan. Des formations spécifiques seront également
offertes aux jeunes diplomates stagiaires de l’Académie diplomatique.

En accompagnement de ce dispositif, les autorités arméniennes
s’engagent à valoriser les compétences en langue française dans
l’accès à la carrière diplomatique. La maîtrise du français est
également retenue parmi les critères d’affectation des fonctionnaires
et des diplomates arméniens, auxquels il sera recommandé d’appliquer
et de faire appliquer les dispositions du Vade-mecum, notamment celles
invitant à privilégier l’expression en langue française chaque fois
que c’est possible. Enfin, les agents non francophones seront
encouragés à s’engager dans une démarche d’apprentissage de la langue
française, grce à une politique de formation continue faisant la part
belle à l’enseignement du français langue étrangère.

Parallèlement, le Parlement national continuera à bénéficier du
programme NORIA de renforcement des capacités francophones mis en
oeuvre par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.

4. Volet tourisme

Le gouvernement arménien, avec l’appui des partenaires, fera des
efforts pour rendre les informations disponibles en français aux
touristes (production de guides, signalétique, formation des
professionnels du secteur et éventuelle mise en place d’un portail
plurilingue d’information touristique).

II – QUELQUES DONNÉES SUR LA PLACE DU FRANÇAIS DANS LE PAYS

Nombre de francophones

En 2010, on estimait le nombre de francophones à 20 000 et le nombre
de francophones partiels à 180 000 sur une population totale d’environ
3 millions d’habitants. Ceci représente respectivement 0,6% et 6 % de
la population totale arménienne.

Éducation et formation

L’apprentissage du et en français est présent à tous les niveaux : de
la maternelle à l’enseignement supérieur et dans l’enseignement
général comme dans l’enseignement spécialisé.

En 2010, 25,4 % des élèves du primaire, 9,6% des élèves du secondaire
et 16,5% des étudiants apprenaient le français comme deuxième ou
troisième langue. 200 élèves suivaient les filières bilingues en
français proposées par quatre établissements secondaires.

Les études professionnelles et supérieures

Inauguré en 2002, le Centre professionnel franco-arménien (CEPFA)
propose des formations professionnelles de deux ans comprenant toutes
l’apprentissage du français.

Le français est enseigné dans tous les établissements d’enseignement
supérieur, où il est proposé au choix avec l’anglais, l’allemand et
parfois l’espagnol. L’Université française d’Arménie (UFAR), la seule
université dont la langue véhiculaire est le français, accueille
environ 700 étudiants qui peuvent désormais obtenir simultanément des
diplômes d’État arméniens et français Il existe aussi des
établissements d’enseignement supérieur spécialisés dans l’étude
approfondie de la langue comportant des filières francophones
(Université linguistique d’État Brioussov d’Érevan).

Les médias

Grce à une politique de soutien aux nouvelles technologies, le cble
et Internet se sont considérablement développés, ce qui a eu des
effets positifs pour le français. Plusieurs chaînes télévisées
francophones sont accessibles au public arménien : TV5Monde, Arte,
France 2, TF1 et Canal+…

RFI émet une partie de ses programmes en français dans la région
d’Erevan. Le système public de radio comprend 2 chaînes qui émettent
en 14 langues dont le français. La télévision publique d’Arménie
rassemble 3 chaînes dont une chaîne culturelle qui émet une émission
d’apprentissage du français. L’Agence de presse Noyan Tapan fournit
des actualités en français sur son site Internet, mais fait également
paraître un hebdomadaire avec des journalistes écrivant directement en
français, et sa version électronique est également disponible sur
Internet. Plusieurs titres sont publiés en France par la communauté
arménienne.

Pacte linguistique entre l’Arménie et la Francophonie

Allocution de S. E. M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie

La République d’Arménie est membre associé de l’Organisation
internationale de la Francophonie depuis 2008 seulement, que déjà nous
venons de signer un pacte linguistique. C’est la quatrième de
l’histoire de la Francophonie. Ceci témoigne éloquemment de
l’engagement de la République d’Arménie en faveur de la Francophonie,
de ses valeurs et de la langue française.

Ce pacte a été discuté avec la plus grande attention. Tant du côté de
l’Organisation internationale de la Francophonie et des opérateurs que
de la part du gouvernement arménien. Ce n’est pas qu’il ait été
difficile de trouver des terrains d’entente, non, c’est tout
simplement que toutes les parties en présence ont très bien compris la
portée de leur engagement respectif et l’importance de ce pacte pour
le renforcement de l’usage de la langue française sur le territoire
arménien. Ils ont pris le temps de bien peser la profondeur de leur
engagement avant de donner leur accord. Ceci est tout à leur honneur.

Déjà, depuis son adhésion à la Francophonie, l’Arménie, de sa propre
initiative, avait posé plusieurs gestes conséquents en lien avec son
appartenance nouvelle à la grande famille francophone. Dans plusieurs
domaines, le gouvernement arménien n’a pas attendu pour agir. La
signature de ce pacte linguistique lui permet cependant de passer à
une nouvelle étape structurante de son engagement en faveur de la
langue française.

Je me plais à rappeler que les pactes linguistiques s’appuient d’abord
et avant tout sur l’engagement ferme des Etats. Ils font appel à
l’action concertée de l’Organisation internationale de la Francophonie
et de différents opérateurs tels l’Agence universitaire de la
Francophonie, TV5 Monde et l’Association internationale des maires
francophones comme c’est le cas ici. Chacun agissant selon ses
compétences, il apporte sa pierre à la construction de l’édifice.
C’est cette action concertée et concentrée dans le temps sur un
territoire qui donne toute sa force et son impact aux pactes
linguistiques.

Chaque pacte linguistique est unique. Il correspond aux besoins de
l’Etat signataire, au rythme qu’il est en mesure de soutenir et à la
capacité d’agir des partenaires institutionnels de la Francophonie.
Celui que nous venons de signer avec l’Arménie s’intéresse à
l’éducation, à la culture, aux communications, à l’action de l’Arménie
afin de faire rayonner le français sur la scène internationale et au
tourisme. Ce sont des domaines dans lesquels l’Arménie avait déjà posé
des gestes significatifs. Le pacte linguistique lui permettra de
pousser encore plus loin son action en s’appuyant sur des partenaires
de premier ordre comme le démontre la signature de la Convention de
partenariat relative à la formation au et en français dans la
diplomatie et la fonction publique arménienne à laquelle il a été
procédé tout à l’heure. Je profite d’ailleurs de l’occasion qui m’est
offerte pour féliciter aussi la République socialiste du Vietnam qui
vient, elle aussi de signer une telle convention.

Dans quelques jours, les chefs d’Etat et de gouvernement de la
Francophonie se prononceront sur une politique intégrée de promotion
de la langue française. Ce sera une première en Francophonie. Cette
politique guidera nos actions au cours des prochaines années en
matière de promotion de la langue française dans ce monde globalisé
qui ne cesse de modifier les équilibres traditionnels. Le projet de
politique proposé place les Etats et les gouvernements membres de la
Francophonie au centre de l’action. Elle reconnaît leur responsabilité
et leur rôle essentiel et unique en matière de rayonnement de la
langue française. La République d’Arménie l’a bien compris et nous ne
pouvons que l’en féliciter.

Je vous remercie.

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Source/Lien : Organisation internationale de la Francophonie

From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress

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Emil Lazarian

“I should like to see any power of the world destroy this race, this small tribe of unimportant people, whose wars have all been fought and lost, whose structures have crumbled, literature is unread, music is unheard, and prayers are no more answered. Go ahead, destroy Armenia . See if you can do it. Send them into the desert without bread or water. Burn their homes and churches. Then see if they will not laugh, sing and pray again. For when two of them meet anywhere in the world, see if they will not create a New Armenia.” - WS