Elections contestees; Armenie

Le Point
6 mars 2008

Elections contestées; Arménie

Katia Swarovskaya

Erevan en état de siège. Une opposition muselée. Des élections
contestées. Après la victoire du Premier ministre Serge Sarkissian à
l’élection présidentielle, l’Arménie se réveille avec la gueule de
bois, secouée par des émeutes qui ont fait 8 morts et 130 blessés. La
cause ? Les opposants de cette petite république du Caucase coincée
entre l’Iran, la Turquie et l’Azerbaïdjan estiment que le scrutin a
été truqué. Mais les observateurs de l’OSCE jugent que les élections
se sont déroulées à peu près normalement. Le chef de l’opposition,
Levon Ter-Petrossian, parle d’un régime « de voleurs et de criminels
». L’affrontement entre les deux camps porte aussi sur la question du
Haut-Karabakh, enclave arménienne en Azerbaïdjan rattachée à Erevan
en 1994, le candidat de l’opposition se prononçant pour la
restitution de certains territoires au pays voisin. Une instabilité
nouvelle qui s’ajoute aux maux chroniques de l’Arménie : manque
d’énergie et endettement auprès de la Russie.