Rappel de l’ambassadeur turc: decision qui releve d’Ankara

Agence France Presse
9 mai 2006 mardi 12:00 PM GMT

Rappel de l’ambassadeur turc: une décision qui relève d’Ankara, selon Paris

PARIS 9 mai 2006

Paris a souligné mardi que le rappel pour consultations de
l’ambassadeur de Turquie en France, en raison d’une proposition de
loi prônant des poursuites contre toute personne niant l’existence du
génocide arménien, “relevait des autorités turques elles-mêmes”.

“C’est une décision qui relève des autorités turques elles-mêmes et
je n’ai pas de commentaire particulier à faire”, a déclaré le
porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Denis
Simonneau.

M. Simonneau a également souligné que “les autorités turques
elles-mêmes ont indiqué que l’ambassadeur devrait regagner Paris très
prochainement”.

Interrogé sur les conséquences pour les relations franco-turques si
le texte de loi était adopté, le porte-parole M. Simonneau a déclaré:
“pour le moment difficile à dire. Le fait est que nous suivons la
situation et les réactions des autorités turques avec grand intérêt”.

La Turquie a annoncé lundi le rappel en consultations de ses
ambassadeurs en France et au Canada, en raison de désaccords sur la
portée des massacres commis contre les Arméniens du temps de l’Empire
ottoman.

Ankara avait averti la France la semaine dernière que les relations
bilatérales pourraient être gravement affectées si l’Assemblée
nationale française votait cette loi.

Les autorités turques s’étaient également déclarées “consternées” par
des propos du Premier ministre canadien Stephen Harper saluant la
commémoration du génocide arménien, reconnu par des résolutions du
Parlement canadien.

Le ministère canadien des Affaires étrangères avait réagi lundi en
estimant que “ces consultations (de l’ambassadeur turc) sont une
affaire intérieure turque” et en refusant à se “livrer à des
spéculations sur leur nature”.

Les Arméniens estiment que jusqu’à 1,5 million des leurs ont péri
dans un génocide orchestré par l’Empire ottoman entre 1915 et 1917.

Ankara soutient que 300.000 Arméniens et au moins autant de Turcs ont
été tués au cours de troubles suscités par des soulèvements
d’Arméniens et leur ralliement aux armées russes en guerre contre
l’Empire ottoman, et lors des déportations qui ont suivi.
From: Baghdasarian