Le directeur du Quid invoque la liberte d’opinion

Le Figaro, France
mercredi 25 mai 2005

Le directeur du Quid invoque la liberté d’opinion

Fabrice Frémy : «Ce n’est pas aux juges de dire l’histoire»

LE FIGARO. – Les associations arméniennes disent que vous relayez la
thèse turque selon laquelle il n’y a pas eu de génocide ?

Fabrice FRÉMY. – Nous ne pouvons occulter la position de la Turquie,
Etat de droit aux portes de l’Europe. Le grand public doit connaître
tous les éléments du débat. Ailleurs, dans la section Arménie, nous
donnons le chiffre avancé par les Arméniens de 1,2 million de morts.

Le génocide arménien n’est-il qu’une «version» de l’histoire ?

Nous reconnaissons ce génocide. Mais les travaux évoluent sans cesse
et nous jugeons nécessaire de publier les différentes estimations des
victimes. L’encyclopédie n’est pas le temple d’un savoir figé et
consensuel. C’est pourquoi nous avons présenté les travaux de
Faurisson…

… qu’une condamnation vous a obligés à retirer…

Les associations juives ont attaqué en justice et mené une campagne
de presse inique, juste au moment de Noël où nous réalisons
l’essentiel de nos ventes. Nous avons transigé et supprimé ce chiffre
(NDLR : «150 000 morts dont environ 100 000 juifs, la plupart morts
du typhus»). Je regrette cependant que la vigilance nouvelle des
associations mette en péril la liberté d’expression. On est en train
de casser l’appareil critique de réflexion. Ce n’est pas aux juges de
dire l’histoire.