Visite de Micheline Calmy-Rey en Turquie=?UNKNOWN?Q?R=E9conciliation

Schweizerische Depeschenagentur AG (SDA)
SDA – Service de base français
23 mars 2005

Visite de Micheline Calmy-Rey en Turquie Réconciliation sur fond
d’échanges économiques Avant-papier

Berne (ats) Le voyage de Micheline Calmy-Rey en Turquie, du 29 au 31
mars, doit consacrer le retour à des relations plus sereines entre
Berne et Ankara, après les tensions de l’automne 2003, selon les
observateurs. Les incitations à renouer le contact sont surtout
économiques.

La cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE)
rencontrera mardi son homologue turc Abdullah Gül. Les deux ministres
feront “un large tour d’horizon” des sujets qui touchent les deux
pays comme “les droits de l’homme, les minorités ou les relations
économiques”, précise le conseiller diplomatique de Mme Calmy-Rey
Roberto Balzaretti.

Interrogé sur la possibilité que la conseillère fédérale aborde la
question du génocide arménien, il a répondu qu’il sera difficile
d'”éviter de toucher aux questions qui ont fâché par le passé”.

Un précédent voyage de Mme Calmy-Rey en Turquie avait été annulé en
septembre 2003, suite à la reconnaissance par le Grand conseil
vaudois des événements de 1915. En décembre 2003, le Conseil national
avait lui aussi adopté un postulat reconnaissant le massacre des
Arméniens par l’Empire Ottoman, suscitant l’ire d’Ankara.

“Leçons à l’étranger”

Françoise Saudan (PRD/GE), membre de la Commission des affaires
extérieures qui s’est rendue en Turquie en août, met en garde: “il
faut être extrêmement prudent, le génocide reste un problème latent
pour la Turquie tant qu’elle n’aura pas fait ce que nous avons fait
pour les fonds en déshérence”. “Je suis toujours mal à l’aise quand
la Suisse veut donner des leçons à l’étranger”, poursuit-elle.

“Mme Calmy-Rey ne va pas à Ankara pour ajouter aux tensions, mais
pour approfondir les relations entre la Suisse et la Turquie”, note
Jean-Jacques de Dardel, chef de la Division politique I du DFAE, qui
sera du voyage. “Les autorités turques sont devenues beaucoup plus
ouvertes face aux problèmes de leur société, le dialogue est
désormais possible”, souligne-t-il.

Mme Calmy-Rey et M. Gül doivent également aborder la question de
l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE). Si Ankara rejoint
l’UE, l’économie helvétique profitera d’un marché élargi, avait
estimé la cheffe du DFAE en décembre. Quant à la libre circulation
des personnes, son extension à la Turquie pourrait faire l’objet d’un
délai transitoire ou d’une dérogation permanente.

Les crises en Irak, pays voisin de la Turquie, et au Moyen-Orient
devraient aussi figurer au menu des discussions. Mme Calmy-Rey sera
en outre reçue par le président turc Ahmet Necdet Sezer pour une
visite de courtoisie.

Sud-est kurde

Au deuxième jour de son voyage, elle se rendra à Diyarbakir, la
grande ville kurde du sud-est “pour avoir une vue différenciée du
pays”, selon M. Balzaretti. Elle s’y entretiendra avec des
représentants locaux et des ONG. Mais, à la différence de ce qui
était prévu en 2003, elle n’examinera pas les projets de la Direction
du développement et de la coopération (DDC).

Ce volet de la visite avait été mal perçu par Ankara en 2003. Peu
après l’annulation du déplacement, les autorités turques avaient
accusé Mme Calmy-Rey de partialité envers la cause kurde pour s’être
entretenue avec un représentant de cette communauté à Lausanne.

Partenaire économique

Enfin au dernier jour de sa visite, Mme Calmy-Rey prononcera un
discours devant la “communauté commerciale Suisse-Turquie” à
Istanbul. “La Turquie est le partenaire économique le plus important
de la Suisse au Moyen-Orient. Chaque année une quarantaine de firmes
helvétiques s’y installent”, relève M. Balzaretti.

“Les investissements suisses sont bien présents en Turquie, notamment
dans la pharmaceutique et le textile”, renchérit Marcel Cavaliero,
président de la chambre de commerce Suisse-Turquie. Il pense
toutefois qu’il faudra attendre la visite du ministre de l’économie
Joseph Deiss en septembre pour assister à un “nouvel essor des
relations économiques” entre les deux pays.

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