Garbis Devar ouvre une maison de couture avenue Montaigne

Les Echos, France
30 novembre 2004

Garbis Devar ouvre une maison de couture avenue Montaigne

MARIE-ANNICK DEPAGNEUX

Spécialiste de la peausserie de grand luxe, le lyonnais Garbis
Devar,dont la société, qui compte 20 personnes, a réalisé 6 millions
d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, ouvrira fin novembre une
boutique avenue Montaigne à Paris. « Nous avons voulu nous rapprocher
des têtes couronnées, familles princières et vedettes du show-biz,
qui, pour la plupart, séjournent dans l’hôtel Plaza Athénée sur le
même trottoir. Ce lieu a été conçu comme une maison de couture dédiée
uniquement à la fabrication de vêtements sur mesure », raconte le
styliste, qui a créé son entreprise en 1985. Le magasin historique de
Lyon, rue Gaspard-André dans la presqu’île, sera réorienté dans le
prêt-à-porter haut de gamme. A Paris, l’espace de 210 mètres carrés
représente un investissement de 1,5 million d’euros. Les aménagements
ont été confiés exclusivement à des artisans lyonnais. « Cette
implantation va nous permettre de franchir une étape importante en
termes de notoriété internationale », se réjouit ce créateur
autodidacte de trente-neuf ans, Arménien né en Turquie, dont les
parents étaient déjà un peu du métier. Son père était en effet
bottier et sa mère couturière. « J’ai toujours aimé les belles
choses, et comme je ne pouvais pas me les payer, je les fabriquais »,
raconte l’homme, qui a commencé par vendre des croquis, le temps
d’avoir un peu d’argent pour créer ses premiers habits. Le chanteur
Bernard Lavilliers a été un des ses premiers clients.

Dans ses quatre ateliers, deux à Lyon, dont un consacré aux
prototypes et deux à Paris, les peaux et fourrures viennent du monde
entier mais les tannages sont effectués en France. La société Garbis
Devar ne travaille que les matières les plus nobles : agneau et cerf
pour les lignes classiques, alligator, crocodile, python, autruche et
raie pour les collections exotiques. Une de ses fiertés est un long
manteau en alligator vendu 300.000 euros à un roi. « La nature nous
fournit des merveilles. J’aime l’histoire, et c’est en voyant des
cotes de maille dans les livres que j’ai eu l’idée d’utiliser la peau
d’iguane », souligne le PDG, qui réalise aussi des pièces pour des
grands noms comme Smalto, dans le cadre d’une collaboration régulière
datant de 1996, Hermès et Vuitton. Ses vêtements sont également
vendus dans une dizaine de points de vente multimarques sur la Côte
d’Azur, à Monaco et à Genève.