Parlement Europeen: La Question Armenienne au Coeur Des Debats

FEDERATION EURO-ARMENIENNE
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COMMUNIQUE DE PRESSE
18 novembre 2004
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PARLEMENT EUROPEEN / TURQUIE : LA QUESTION ARMENIENNE AU CŒUR DES DEBATS

— Pour la 2ème fois en 2004, le Parlement européen présente un rapport sur
la Turquie,
— Les questions arméniennes largement évoquées à la Commission des
Affaires Etrangères
— Près de 500 amendements déposés
— Mainmise sur les positions du groupe socialiste par un petit groupe de «
responsables »

Strasbourg, France – La Commission des Affaires Etrangères du Parlement
européen (AFET) a examiné pour la seconde fois ce lundi 15 novembre le
deuxième rapport parlementaire de 2004 sur la demande d’adhésion de la
Turquie, présenté par le jeune parlementaire néerlandais Camiel Eurlings
(PPE).

Peu avant l’ouverture des débats, les parlementaires ont pu prendre
connaissance des 483 amendements déposés sur ce court rapport de sept pages,
qui attestent que la demande d’adhésion de la Turquie reste un sujet très
sensible. Parmi les critiques générales apportées au rapport Eurlings, la
plus saillante provient du fait qu’il n’émet aucune opinion claire sur
l’opportunité de l’ouverture des négociations d’adhésion avec ce pays.

Sur les questions arméniennes, la version provisoire du rapport Eurlings,
« considérant que les autorités turques n’ont toujours pas rouvert la
frontière entre la Turquie et l’Arménie et qu’elles ont perdu une occasion
de promouvoir de bonnes relations de voisinage avec l’Arménie », mentionne
que le Parlement européen « invite les gouvernements turc et arménien à
engager un processus de réconciliation […] afin de surmonter les expériences
tragiques du passé, et demande au gouvernement turc de rouvrir le plus
rapidement possible les frontières avec l’Arménie ».

Les amendements, de même que les débats ont très largement fait mention de
ces questions arméniennes, c’est-à-dire du génocide, du blocus mais aussi de
l’article 305 du code pénal turc qui sanctionne l’affirmation de ce génocide
ou des avis dissidents sur la question chypriote.

Des amendements demandant explicitement la reconnaissance du génocide et la
levée du blocus ont été déposés par des parlementaires des groupes
communiste, socialiste, chrétien-démocrate (PPE), libéral et souverainiste,
c’est-à-dire par les principaux groupes parlementaires, à l’exception
notable des Verts qui soutiennent inconditionnellement l’entrée de la
Turquie en Europe.

Les lignes de fractures sont cependant profondes dans la mesure où des
amendements inspirés du négationnisme turc ont également été déposés par des
parlementaires de certaines de ces formations, à l’exception des communistes
et des souverainistes. En particulier, M. Rocard (France) et Mme De Keyser
(Belgique), respectivement rapporteur fictif et coordinatrice AFET pour le
groupe socialiste ont présenté leurs amendements propres – traduisant des
positions marginales au sein du Parti Socialiste Européen – comme étant ceux
de l’ensemble du groupe. Plusieurs parlementaires socialistes se sont
inquiétés de ces méthodes. L’amendement 131 de M. Rocard mentionnant « la
réouverture du Mausolée national arménien d’Anatolie du Nord aux
pèlerinages, la suppression de l’interdiction d’usage des langues
minoritaires dont le kurde et l’arménien, ainsi que le remarquable travail
des historiens turcs sur le génocide et la renaissance des rapports d’Etat à
état avec la République Arménienne » fait particulièrement scandale.

« Nous avons signalé à Michel Rocard et à ses associés que leurs
affirmations sont non seulement des mensonges grossiers, mais qu’elles
participent activement à importer la négation du crime de génocide en Europe
» a déclaré Hilda Tchoboian, Présidente de la Fédération Euro-Arménienne.

La Fédération Euro-Arménienne travaille au Parlement européen et à la
Commission européenne en faveur de l’application de la résolution du 18 juin
1987. En dépit des pressions turques, ces efforts ont été couronnés de
succès : depuis 2000, plusieurs rapports du PE, ont demandé explicitement à
la Turquie de reconnaître le génocide et de lever le blocus. Dans son
rapport d’octobre 2004, bien qu’en termes vagues et édulcorés, la Commission
européenne elle-même a évoqué pour la première fois la question du génocide.

« Aujourd’hui, l’Europe ne peut plus ignorer le génocide et le blocus dans
ses relations avec la Turquie. » a conclu la présidente de la Fédération
Euro-Arménienne.

Le vote du rapport Eurlings à la Commission des Affaires étrangères aura
lieu le 22 octobre prochain à Bruxelles.

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