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Un camp terroriste du PKK démantelé; pays-bas
par Laure Mandeville

Le Figaro, France
13 novembre 2004

Encore sous le choc de l’assassinat du cinéaste Theo Van Gogh
par un Néerlandais d’origine marocaine apparemment lié à un réseau
terroriste international, les Pays-Bas ont assisté, hier, avec stupeur,
à l’interpellation de 29 personnes sur un camping situé à proximité
de la bourgade de Liempde dans le sud-est des Pays-Bas. Le village
de bungalows servait à «préparer à la lutte armée du PKK (Parti
des travailleurs du Kurdistan, rebaptisé Kongra-Gel) en Turquie,
en commettant des actions terroristes», a expliqué le Parquet
national, précisant que neuf autres suspects avaient été arrêtés dans
le pays. L’annonce a créé une véritable onde de choc au pays des
tulipes et de la tolérance, puisqu’il s’avère qu’il a été possible
de mener des activités paramilitaires illégales au beau milieu de
la campagne hollandaise, sans que les services de renseignement
ne s’émeuvent vraiment. Selon le journal du soir NRC Handelsblad,
les services de renseignement AIVD avaient toujours affirmé par le
passé qu’il n’existait pas de centres de formation à la guérilla du
PKK. Ils reconnaissaient seulement que des cours d’histoire étaient
donnés en différents points du territoire néerlandais, expliquant ne
pas avoir d’informations selon lesquelles le PKK aurait dévié de ces
activités pacifistes. «Nous avons des indications selon lesquelles
les participants (NDLR : au camp entraînement) auraient été envoyés
en Arménie à la fin de leur formation pour participer aux actions du
PKK», a pourtant indiqué le Parquet hier.

Le PKK étant sur la liste des organisations terroristes de l’Union
européenne, les personnes interpellées seront accusées de terrorisme,
a-t-on indiqué de même source. Par le passé, cette question du PKK
avait déjà créé des tensions entre la Turquie et les Pays-Bas, Ankara
accusant les Néerlandais d’être trop conciliants. Officiellement,
l’opération coup de poing menée par les forces de l’ordre néerlandaises
est l’aboutissement d’une enquête commencée il y a un an et n’est
donc pas liée à l’assassinat de Van Gogh. Mais ces nouvelles
informations ne manqueront pas d’alimenter la polémique sur les
faiblesses du système policier hollandais, qui fait rage depuis
quelques jours. Jeudi soir, l’affaire Van Gogh a donné lieu à un
débat parlementaire agité, au cours duquel nombre de députés se sont
interrogés sur les responsabilités du ministère de l’Intérieur. Le
ministre de l’Intérieur Remkes, issu du parti libéral VVD, a été pris
à partie par des membres de sa formation, soucieuse de présenter à
ses électeurs une image musclée sur le front de l’antiterrorisme. Une
réforme de l’action des services de renseignement néerlandais est de
plus en plus à l’ordre du jour alors que se multiplient les révélations
sur l’entrisme des cellules de l’islam radical aux Pays-Bas. Selon
le quotidien suisse Le Temps, qui cite le ministère de l’Intérieur
espagnol, l’assassin présumé de Theo van Gogh, Mohammed Bouyeri, un
Maroco-Néerlandais de 26 ans, aurait été en contact direct avec le
chef présumé d’une cellule terroriste en Espagne, Mohammad Achraf,
soupçonné d’avoir projeté un attentat à Madrid contre la principale
instance pénale espagnole. Le groupe de Bouyeri serait par ailleurs
lié au Marocain Abdelhamid Akoudad, détenu en Espagne et accusé d’être
impliqué dans l’attentat islamiste de Casablanca, en 2003.

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