=?UNKNOWN?Q?Mus=E9e?= maritime : Anita Conti =?UNKNOWN?Q?=AB_La?= da

Le Télégramme
3 juillet 2004

Musée maritime : Anita Conti « La dame de la mer »

Le Musée maritime propose désormais chaque été une exposition « phare
» consacrée à un personnage marquant du monde maritime.

On se souvient que, dans la période de grce de ses débuts, le
Port-musée de Douarnenez avait déjà organisé une exposition et
diverses animations en hommage à cette femme extraordinaire,
scientifique, écrivain, photographe.

La ville avait été l’une de ses dernières escales.

Ce que nous propose aujourd’hui le Musée maritime d’Audierne, c’est
la présentation d’une quarantaine de ses photographies et de quelques
objets personnels particulièrement évocateurs.

Un marin parmi les autres

Dans des vitrines, sont disposés son appareil photo, un Rollei cord 6
x 6, qui renvoie aux images prises dans des conditions parfois très
difficiles; des gants de ville, qui rappellent que pour Anita Conti,
l’élégance morale allait de pair avec l’élégance physique et aussi
des gants de pêcheur de morue, ceux qu’elle portait pendant ses
campagnes à Terre-Neuve, quand la femme du monde se fondait dans
l’équipage et participait aux tches quotidiennes.

Plusieurs photos en portent témoignage : l’une nous la montre en
suroît parmi les marins pêcheurs du chalutier Bois Rosé, en 1952,
l’autre en train de nettoyer une cheminée du Vikings.

Sa simplicité, ses qualités humaines et sa connaissance de la mer lui
permettaient d’être vite adoptée à bord.

Un destin hors normes

Née en 1899 dans une famille d’origine arménienne, elle voyage
beaucoup pendant son enfance. On la retrouve ensuite à Paris où elle
travaille avec succès dans la reliure d’art; elle épouse un
diplomate. Mais le goût de l’aventure lui fait changer de vie : elle
devient chargée de mission pour l’ancêtre de l’Ifremer, l’Office
scientifique et technique des pêches maritimes. On la retrouve en
1939 dans une campagne morutière; en 1939-1940, elle prend une part
active à des opérations de déminage dans l’Atlantique nord. De 1943 à
1946, elle navigue en Afrique de l’Ouest. Retour au Grand Nord en
1952 sur le morutier Bois-Rosé. En 1958-59, elle travaille au musée
océanographique de Concarneau. En 1975, elle court toujours la mer.

Pendant sa longue carrière, elle aura rencontré Pierre et Marie
Curie, Pierre Mac Orlan, Théodore Monod, le commandant Cousteau,
Blaise Cendrars et bien d’autres. Elle aura ramené de ses voyages
40.000 photos, des films, des notes, des livres (Racleurs d’océan).
L’exposition du Musée maritime rend justice à son talent de
photographe. Des images fortes, dont certaines n’avaient encore
jamais été exposées, précieux témoignages sur la pêche et la vie des
pêcheurs et oeuvres révélatrices d’une sensibilité esthétique
originale.

Ouvert tous les jours, de 10 h à 12 h et de 15 h à 19 h, sauf le
samedi matin.