Genocides: paroles de victimes pour ouvrir serie de manifestations

Agence France Presse
17 octobre 2004 dimanche 7:56 AM GMT

Génocides: paroles de victimes pour ouvrir une série de
manifestations (PRESENTATION)

Par Frédéric HAPPE

LYON 17 oct 2004

Un forum “pour la justice et la prĂ©vention des gĂ©nocides” se tiendra
le 23 octobre Ă  Villeurbanne, avec en point d’orgue les tĂ©moignages
de dix groupes victimes de gĂ©nocides ou de crimes contre l’HumanitĂ©,
marquant le dĂ©but d’un cycle de manifestations d’un an sur ce thĂšme.

Le collectif d’associations Reconnaissance, qui milite pour la
mémoire et la prévention des génocides et des crimes contre
l’HumanitĂ©, a invitĂ© des AborigĂšnes, des Africains, des AmĂ©rindiens,
des Arméniens, des Cambodgiens, des Juifs, des Rwandais, des
Tibétains, des Tziganes et des Ukrainiens à venir non seulement
tĂ©moigner de ce qu’eux, ou leurs ancĂȘtres, ont vĂ©cu, mais aussi Ă 
faire le point sur leurs revendications ou leurs attentes.

Ce premier rendez-vous, d’une sĂ©rie de manifestations qui se
dĂ©rouleront jusqu’Ă  octobre 2005, permet une “contextualisation” du
problÚme, a expliqué Jules Mardirossian, président du Centre
d’Ă©tudes, de documentation et d’informations armĂ©niennes (CEDIA).

Il est important “que les scientifiques puissent Ă©couter les victimes
pour une fois dans un cadre qu’ils ne gĂšrent pas eux-mĂȘmes”, a-t-il
ajouté.

Les tĂ©moignages viendront de personnes qui “sont sĂ©parĂ©es de leur
peuple d’origine”, soit dans l’espace, soit dans le temps, puisque
l’esclavage ou la famine de 1933 en Ukraine, par exemple, seront
abordés, a souligné Ganda Camara, président-membre fondateur de la
Rencontre africaine pour la dĂ©fense des droits de l’Homme (RADDHO).

Le discours sur les gĂ©nocides et les crimes contre l’HumanitĂ© “ne
peut pas ĂȘtre laissĂ© aux seuls spĂ©cialistes. La douleur, l’oppression
et l’injustice peuvent ĂȘtre dĂ©crites par les victimes”, a-t-il
poursuivi.

Evidemment, ce forum sera loin de couvrir tous les génocides, et M.
Mardirossian a reconnu que le choix avait Ă©tĂ© “en partie subjectif”.

“Avec la TchĂ©tchĂ©nie, le Cachemire, le Sri Lanka, les Kurdes, nous
avons listé plus de 20 autres peuples victimes, mais nous ne pouvons
pas tous les couvrir, Ă©tant donnĂ© qu’ils sont plus ou moins reconnus,
et que sur certains on manque encore de recul”, a-t-il plaidĂ©.

Au cours de l’annĂ©e Ă  venir, Reconnaissance organisera aussi une
semaine cinématographique avec débats entre le 29 novembre et le 4
décembre, puis, en partenariat avec la région RhÎne-Alpes, un semaine
de formation d’une quarantaine de professeurs d’histoire qui
débouchera sur des projets pédagogiques dans 15 collÚges et lycées de
la région, au cours du premier semestre 2005.

Enfin, un colloque international sur le thĂšme “MĂ©moires partagĂ©es,
dĂ©marche prĂ©ventive et dynamique de paix” se tiendra en octobre 2005,
pour clore ce cycle.

Un comité de suivi sera ensuite chargé de surveiller le cheminement
des propositions auprĂšs des grandes organisations internationales et
la situation sur le terrain.