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Authentique Arménie : une semaine de voyage et de randonnées

Pays encore méconnu des voyageurs, nouvelle destination touristique d’Asie occidentale, l’Arménie saura forcément vous séduire.

Monastères anciens, églises intimistes, forteresses massives, temple païen : son patrimoine riche et encore inexploré vous surprendra inévitablement. Ici, on passe facilement d’une église antique, attraction touristique accessible directement par la route, à un petit monastère secret, récompense d’une longue randonnée.

Les amoureux des grands espaces, seront eux aussi forcément séduits par cette nature sauvage dominée par les majestueuses montagnes du Caucase.

Vous l’aurez compris, que l’on soit seul ou en famille, sportif ou féru d’art, l’Arménie est « the place to be ».

On arrive en Arménie par Erevan : il existe peu d’autres solutions pour rejoindre le pays. Nous sommes ici dans une des nations les plus enclavées au monde : ex membre de l’Union Soviétique, l’Arménie a longtemps souffert d’être en marge de cet empire. Nombre de ses frontières avec ses voisins sont aujourd’hui fermées, ou difficilement franchissables. L’aéroport d’Erevan, l’unique aéroport international du pays, est vital : lui seul, permet de relier l’Arménie au reste du monde.

Rues larges, bâtiments massifs, statues imposantes : on ressent forcément l’influence soviétique du passé lorsque l’on arrive à Erevan. En toile de fond, dominant majestueusement l’horizon de la capitale, le mont Ararat. Splendide volcan au sommet recouvert de neiges éternelles, symbole national en Arménie, on le retrouve un peu partout : marque de vodka, frontons des hôtels, paquets de cigarettes, et aussi sur les armoiries du pays.

Pourtant, depuis le traité de Kars en 1921, le mont Ararat est situé en Turquie. Alors qu’il n’est qu’à seulement cinquante kilomètres de la frontière Arméno-Turque, les Arméniens doivent aujourd’hui passer par la Géorgiepour se rendre au pied de cette montagne. Un détour de plus 800 kilomètres !

Ce lieu fait l’objet d’une véritable passion pour les Arméniens : la plaine d’Ararat a été le cœur de l’Histoire arménienne, le lieu de bon nombre de batailles décisives.

C’est également à cet endroit, d’après le Livre de la Genèse, que l’Arche de Noé s’est posée.

C’est avec joie que je rencontre Artion, mon guide francophone pour ces sept prochains jours. J’ai beaucoup apprécié cet homme de la quarantaine, plein d’humour et de d’autodérision sur les forces et faiblesses de son pays.
Il vaut mieux passer par une agence pour visiter l’Arménie : les routes sont mal indiquées et les panneaux sont la plupart du temps en alphabet Arménien, un vrai casse tête pour vos neurones ! De plus, les sites touristiques sont parfois difficiles à trouver, la plupart des sentiers ne sont pas balisés et peu de gens parlent Anglais : apprêtez vous à progresser en mimes !

Mon voyage en Arménie commence par le Sud du pays. Les routes de ce petit pays sont plutôt bien entretenues, le trajet est agréable et surtout très dense en attractions touristiques : Echmiadzin, Khor Virap et le monastère de Noravank, monument datant du IXème siècle, aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

En 301, l’Arménie fut le premier pays au monde à adopter le christianisme comme religion d’état : il en résulte qu’aujourd’hui, cette nation est parsemée par de nombreux monastères, églises, chapelles… pour le plus grand bonheur du touriste !

Bien que faisant parti des sites majeurs du pays, je suis étonnée de rencontrer si peu de monde autour du monastère de Noravank : l’Arménie reste clairement une destination confidentielle, un secret qui se transmet seulement de bouche à oreilles.

On dit qu’il suffit de toquer à une porte pour se faire inviter en Arménie.
Ce que je peux vous assurer, c’est que les habitants qui m’ont hébergé ce soir là m’ont reçue comme une reine. J’ai eu le droit à une multitude de plats traditionnels.

Pour commencer, j’ai retrouvé sur la table toutes sortes de mezzés : houmous, taboulés, moutabal, dolmas, aubergines farcies, keftas, fromages… Je pensai avoir là mon repas complet. Ce n’était en fait que l’entrée. Après cette mise en bouche plutôt copieuse, vint une soupe au poulet, puis, toute une ribambelle de petits légumes farcis. Je n’ai pas pu résister à l’envie de prendre un peu de pastèque au dessert : les fruits et légumes ici sont vraiment très gouteux, j’accorde d’ailleurs une mention spéciale aux tomates et abricots arménien, à ne manquer sous aucun prétexte !

La cuisine arménienne se rapproche beaucoup de la cuisine libanaise, grecque et turque : les plats sont légers, variés, et riches en légumes.

Le pain traditionnel, le lavash, accompagne le repas. La fabrication de ce pain est une vraie attraction en soit : cette fine galette de farine est littéralement collée contre les parois chaude d’un four creusé à même le sol, sorte de puits profond chauffé par des braises. D’un geste habile, la cuisinière projette le lavash contre la paroi en terre du four, avant de le redécoller quelques minutes plus tard

C’est le ventre rebondi que je pars me coucher de bonne heure dans la petite chambre qui m’est allouée : un programme encore très chargé m’attend le lendemain. La suite de mon voyage en Arménie s’annonce intense !

Après un petit déjeuner tout aussi copieux, je pars de bon matin. Une petite randonnée de cinq kilomètresjusqu’au monastère de Spitakavor (XIV siècle) m’attend : nous sommes en plein été et la chaleur devient vite étouffante ici, mieux vaut se lever tôt.

Difficile de faire cette randonnée en Arménie sans guide : les sentiers sont très peu balisés. Je vous ai mis ma trace ici, sur STRAVA.

J’ai adoré l’atmosphère régnant dans ce petit monument perdu dans les montagnes de la région de Vayots : je n’ai pas croisé une seule personne durant cette randonnée, j’avais l’impression de me rendre dans un lieu secret, un joyau caché datant d’une époque révolue.

Il y aurait encore tant à raconter sur ce voyage en Arménie.
Après cette courte balade, je me suis rendue au Caravansérail des Orbelians, témoin du passage de la « Route de la Soie », reliant la Perse à l’Occident méditerranéen dans les années 1300. Puis nous avons repris la route vers lesite de Noradouz, célèbre par ses plus de 700 khatchkars, stèles s’étendant sur plus de 7 hectares.

Nous avons ensuite quitté la chaleur pour retrouver le lac Sévan. Cette immense mer intérieure de 1 400 km2, soit deux fois et demie le lac Léman, situé à plus 1900m d’altitude, troublera forcément le spectateur par ses eaux qui semblent changer de couleur au cours d’une même journée.
Parfois d’un azur intense, puis devenant soudainement bleu sombre, j’ai adoré passer ma soirée à contempler le lac, un bon bouquin sur les genoux.

Difficile de quitter ce petit paradis le lendemain matin pour reprendre ma route. C’est également le moment de dire au revoir à mon petit confort : les deux prochaines nuits se feront sous tente, au milieu des étoiles.

Situé à l’Est de l’Arméniele massif de Gegham fera le bonheur de tout randonneur. Cet immense haut-plateau verdoyant, situé à plus de 3000m d’altitude, est parsemé d’une multitude de lacs et volcans.

Le voyageur sera forcément conquis par cette palette de couleur incroyable : l’herbe d’un vert intense contraste magnifiquement avec le bleu azur caractéristique des lacs de montagne. Un peu partout, des volcans d’un rouge surprenant ponctuent le paysage.

Ce qui m’a le plus marqué dans ce lieu d’une beauté rare ? On s’y sent seul au monde.
En trois jours de marche, je n’ai pas croisé le moindre randonneur.

Mes seules rencontres ont été les Yézidis… et leurs milliers d’animaux à quatre pattes ! Ce peuple nomade de bergers parcourt la montagne durant tout l’été. Chaque matin, les hommes quittent la yourte familiale avec l’ensemble des moutons, et reviennent le soir après un interminable parcours, longue marche de pâturage en pâturage.

Chaque troupeau de moutons est accompagné d’une poignée de chèvres : mon guide m’explique que les chèvres servent à guider les moutons vers de l’herbe plus tendre. Sans elles, le troupeau resterait sur place.
Les bêtes sont également gardées par des chiens d’une taille impressionnante, des bergers d’Anatolie. Cette région d’Arménie est fréquentée par des loups et des ours, les troupeaux sont d’ailleurs régulièrement attaqués.

Ces énormes chiens blancs nous ont parfois obligé à quitter notre route : impossible d’approcher les bêtes en leur présence. Nous avons eu une fois le malheur d’empiéter un peu trop sur leur territoire : nous avons fini encerclé par cinq molosses furieux. Impossible de bouger.

Heureusement, le berger n’est jamais loin. L’attente reste tout de même un peu pénible : mieux vaut éviter d’irriter ces impressionnants chiens de garde.

Après une splendide nuit étoilée au bord du lac Akna, situé à 3000m, nous nous sommes rendu au point culminant du massif de Gegham : le volcan Ajdahak, et ses 3 597 mètres d’altitude. L’occasion parfaite de faire une petite baignade revigorante dans le lac limpide de son cratère.

J’ai passé ma deuxième nuit sous tente au pied du volcan Vishapassar, à côté des yourtes des familles de Yézidis, seules traces de présence humaine dans ces montagnes infinies. Les enfants sont venus naturellement à ma rencontre, et nous avons passé la soirée à chanter ensemble : étrange comme la langue n’a plus de barrière quand la musique s’en mêle.

Le troisième jour de randonnée, j’ai quitté ce paysage me rappelant les steppes Mongoles pour redescendre dans la vallée de l’Azat. Rapidement, j’aperçois le monastère de Guéghard (XIIIe s.), fièrement dressé dans un immense canyon, témoin de l’architecture arménienne médiévale à son apogée.

La particularité de cette chapelle à flanc de montagne est qu’elle est creusée directement dans la roche : des sources d’eau jaillissent même à l’intérieur de la salle centrale. On lui prête la vertu d’être miraculeuse et de nombreuses personnes font la queue pour se tremper dans cette eau bénite.

Je vous donne encore une fois mon itinéraire et traces sur STRAVA de ces 3 jours de randonnée en Arménie :  
– Jour 1 : montée au Lac Akna
– Jour 2 : le volcan Ajdahak
– Jour 3 : redescente sur le monastère de Guéghard

Difficile de tout vous conter ici. Il y a aussi le temple païen de Garni, vestige d’une époque révolue, l’ascension du mont Aragats, véritable sommet de l’Arménie, et la forteresse d’Amberd, citadelle impénétrable de l’Arménie médiévale. Et puis aussi le monastère de Saghmosavank, surplombant l’interminable canyon de Kassakhe.
Bref, vous l’aurez compris, l’Arménie est un condensé d’histoire, de nature sauvage et d’architecture.

Vous tomberez forcément sous le charme de son peuple chaleureux et de son riche héritage culturel. Vous serez inévitablement tenté par l’envie de vous perdre dans ses grands espaces, d’escalader ses volcans massifs, de contempler ses plaines interminables parsemées par les yourtes des peuples nomades.

Si je peux vous donner un conseil c’est celui-ci : partez vite explorer cette destination encore confidentielle !

Comment s’y rendre ?
Vol direct depuis Paris (Air France) ou Lyon (Armenia Aircompany). Il faut compter cinq heures de vol.

Quand partir ?
L’été est très chaud.
 J’ai eu des températures dépassants les 40°C. Préférez le printemps ou l’automne pour avoir des températures plus clémentes. A vous de voir si vous préférez déguster des abricots, ou du raisin !
L’hiver, lui, est très froid et enneigé : la plupart des routes deviennent alors inaccessibles.

Quelle agence ?
Un voyage en itinérance reste la meilleure manière de découvrir l’Arménie hors des sentiers battus. Je suis passée par l’agence francophone vacances Armenia, et j’ai été ravie des services proposés par le jeune Arménien Hakob.
https://www.vacancesarmenia.com/

Voila ! J’espère que cet article vous a plu. Si vous avez des questions, je réponds toujours dans la journée sur ma page Facebook   Retrouvez d’autres photos et venez aussi me faire un petit coucou sur Instagram 

Ani Basmajian: